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Pour limiter l'impact de la hausse des prix de l'énergie, plusieurs propositions sont sur la table du gouvernement. Le ministre des Finances, le CD&V Vincent Van Peteghem, propose de réduire la TVA sur l'électricité et le gaz. Fixée à 21%, il propose de la réduire à 6% comme pour les produits de première nécessité.
Ce dimanche, le prix de l'énergie était évoqué dans l'émission C'est pas tous les jours dimanche. Invité sur le plateau, le député fédéral PTB Nabil Boukili a souhaité interpeller Ecolo à ce sujet. "Je n'arrive pas à comprendre comment, au sein du gouvernement, les Ecolo peuvent s'opposer à la baisse de la TVA. Comment peuvent-ils considérer que le gaz et l'électricité doivent être taxés au même titre que le caviar et le champagne ? Et ne pas considérer l'énergie comme un bien de première nécessité (…) S'éclairer et se chauffer, ce sont des choses essentielles et la TVA a le mérite d'être une mesure directe. C'est l'urgence, il faut agir maintenant. C'est une mesure rapide."
Que gagnerait le consommateur avec une baisse de la TVA ?
Si demain la TVA baisse de 21% à 6%, vous allez forcément économiser de l'argent. Mais combien ? Dans votre facture d'électricité, vous payez plusieurs choses :
- D'abord, l'énergie, c'est 42% du total ;
- Ensuite, le transport, qui représente 22% ;
- Puis, toute une série de cotisations et de taxes diverses, amenant à un total de 19% ;
- Enfin, la TVA, qui est aujourd'hui de 21% et qui s'applique sur presque l'ensemble de votre facture.
Cette facture moyenne, en Belgique, c'est 1.000 euros par an pour l'électricité. Avec une TVA abaissée à 6%, l'économie serait donc de 130 euros. Pour le gaz et l'électricité combinés, c'est 2.800 euros chaque année. Si la baisse de TVA concerne aussi le gaz, l'économie serait donc en moyenne de 350 euros par an.
Baisser la TVA ? Une solution qui a "trois défauts"
Le Vice-Premier ministre et ministre de la Mobilité Ecolo Georges Gilkinet a souhaité réagir et expliquer la position de son parti dans C'est pas tous les jours dimanche. Il reconnait que le gouvernement doit agir rapidement et efficacement, mais "la solution proposée a trois défauts". Selon lui, "elle aide tout le monde, y compris ceux qui n'en ont pas besoin et dépensent beaucoup. Elle a un effet sur l'indexation des salaires, ce qui veut dire que cette indexation ne viendra pas. Enfin, elle coûte très cher".
"Je préfère prendre la même somme financière et l'attribuer de façon plus intelligente et ciblée, avec aussi une action rapide", ajoute le ministre, qui évoque deux solutions : "la prolongation des mécanismes d'aide des plus fragiles et des compléments pour ceux qui sont un peu au-delà des plus fragiles dans la situation". Il ajoute enfin qu'il ne faut pas laisser les fournisseurs d'énergie "jouer comme des cowboys".
Une vision à long terme
Egbert Lachaert, président de l'Open VLD, a exprimé la position de son parti concernant cette baisse de la TVA qui rejoint celle d'Ecolo. "La proposition du PTB qui paraît très logique et très intéressant coûte le plus d'argent possible pour un effet à court terme, qui n'a pas une vision à long terme. À court terme, on doit regarder si les avances des fournisseurs sont raisonnables. Elles sont parfois calculées sur les prix de décembre qui étaient vraiment top (…) Deuxièmement, il y a un index pour ceux qui travaillent. L'augmentation du prix de l'énergie sera calculée dans ce salaire. Il y a d'autres catégories qui ne sont pas en bénéfice et pour eux, ce ne sera pas compensé avec cet index. C'est pour ça que le gouvernement doit chercher une solution ciblée."
Pour le président de l'Open VLD, il est important de penser sur le long terme en permettant aux citoyens de pouvoir faire les investissements nécessaires pour "être indépendants des fournisseurs de l'étranger", notamment en isolant correctement leur logement. Selon lui, une baisse de la TVA coûterait beaucoup d'argent pour l'instant et "dans 6 mois, on sera dans le même débat".