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Ils sont exténués après avoir parcouru plus de 2.400 kilomètres. Diana, Yanisse et leurs deux enfants viennent du sud de l’Ukraine. Il leur a fallu une semaine de voyage pour arriver en Belgique. Un périple qui les marquera à jamais. "Quand nous avons franchi la frontière ukrainienne, on est passé par la Roumanie, Vienne, par l’Allemagne. Je ne comprenais rien, je pleurais tout le temps. Mon mari aussi. On a choisi la Belgique car mon mari comprend un peu le français", nous explique Diana.
Nous avons pris la décision de partir dès que les Russes ont dit que c’était un point stratégique
Venue d'Odessa, la famille nous confie n'avoir pas eu d'autre choix. Il fallait partir pour éviter le pire. "Nous avons pris la décision de partir dès que les Russes ont dit que c’était un point stratégique pour eux. Ils ont annoncé que la ville serait prise par tous les moyens", indique Yanisse. Pendant notre entretien, les larmes lui montent aux yeux en repensant à tout ce qu’ils ont laissé derrière eux.
Arrivée sur le sol belge ce samedi matin, la famille a dû s'enregistrer à l’Office des Etrangers, ressortir encore une fois ses passeports, puis espérer trouver un logement. "Tout ce qu’on espère pour les enfants, c’est qu’ils aient à manger, qu’ils puissent prendre un bain et qu’ils aient un toit pour dormir", confie Diana au bureau de l'administration.
Ils obtiendront ce qu'on appelle le statut de protection temporaire
Tous les Ukrainiens arrivant ici peuvent bénéficier d’une protection temporaire en Belgique. Il y en a déjà plus de 300 depuis hier. "Ici, ils sont enregistrés. Ils obtiendront ce qu'on appelle le statut de protection temporaire. C'est un statut qui leur donne un séjour légal pendant un an en Belgique. Ce séjour est renouvelable", explique Dominique Ernould, porte-parole de l'Office des étrangers.
Direction l'hôtel
Après de longues heures d’attente, un logement est attribué à la famille. Ils se remettent en route, direction un hôtel bruxellois. Pour s’y rendre, il faut donc se débrouiller dans les transports en commun. Dans le tram, la famille se dit soulagée. "Je suis content parce que nous sommes très fatigués", souffle Yanisse, un sourire de soulagement aux lèvres.
La famille pourra loger dans un hôtel durant quelques jours. Une chambre leur est mise à disposition gratuitement par le secteur hôtelier bruxellois. "Les clés sont faites pour une durée assez longue, et puis on verra comment ça se passe", explique l'employé de l'hôtel à l'accueil.
Les parents n’ont plus dormi sereinement depuis longtemps, pris par la peur. Alors quand ils découvrent leur chambre, les sourires reviennent sur les visages. "Maintenant, on est tranquille, je me suis calmée, je pourrai dormir cette fois", lance Diana.
Yanisse, Diana et leurs enfants iront ensuite dans une famille d’accueil en Belgique. Ils espèrent bientôt retrouver leurs pays.