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(Belga) Une jihadiste américaine, qui a été l'une des rares cheffes d'un bataillon féminin du groupe Etat islamique (EI), a été condamnée mardi à 20 ans de réclusion criminelle.
Allison Fluke-Ekren, une mère de famille de 42 ans surnommée "Oum Mohammed al-Amiriki", avait plaidé coupable en juin de "soutien matériel à une entreprise terroriste". Lors de l'audience destinée à fixer sa peine, dans un tribunal d'Alexandria, près de Washington, elle a demandé à la juge fédérale Leonie Brinkema de faire preuve de "compassion" et de la condamner à deux ans de prison seulement. "Je regrette profondément mes choix", a-t-elle plaidé, les cheveux couverts d'un foulard noir. Mais le procureur Raj Parekh a souligné qu'elle était "de fait devenue une impératrice de l'EI". Elle a "lavé le cerveau de jeunes filles qu'elle a entraînées à tuer", a-t-il ajouté, en notant qu'elle avait aussi fait souffrir ses propres enfants. Une de ses filles, qu'elle a forcée à "épouser" un combattant de l'EI alors qu'elle n'avait que 13 ans, a expliqué que sa mère était motivée par "un désir de contrôle et de pouvoir". "Je veux que les gens sachent quel type de personne elle est", a ajouté Leyla Ekren avec une grande nervosité. Entre 2012 et 2019, Allison Fluke-Ekren a soutenu des organisations jihadistes en Libye, en Irak et en Syrie, où elle a fourni un entraînement militaire à plus de 100 femmes. En juin, elle a notamment reconnu avoir appris à ses comparses, dont certaines n'avaient que 10 ou 11 ans, à manier des fusils d'assaut ou des ceintures d'explosifs. Appelée à la situer sur une échelle de radicalisation allant de un à dix, une personne l'ayant connu à cette époque a estimé qu'elle "sortait de la grille" et méritait un "11 ou 12", selon le dossier d'accusation. (Belga)