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Une offensive israélienne d'ampleur contre la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, "ne peut avoir lieu", a mis en garde dimanche le chef des droits de l'homme de l'ONU, car elle contreviendrait au "droit international humanitaire".
"Les derniers ordres d'évacuation affectent près d'un million de personnes à Rafah. Où doivent-elles aller maintenant? Il n'y a pas d'endroit sûr à Gaza!", a déclaré dans un communiqué Volker Türk, Haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme.
"Ces gens épuisés, affamés, qui pour beaucoup ont déjà été déplacés à plusieurs reprises, n'ont aucune bonne option", ajoute M Türk, en estimant qu'une offensive à grande échelle aurait "un impact catastrophique" avec "la possibilité de nouveaux crimes atroces".
"Je ne vois pas comment les derniers ordres d'évacuation, et encore moins un assaut total, dans une zone où la présence de civils est extrêmement dense, peuvent se conformer aux exigences contraignantes du droit international humanitaire et avec les deux séries de mesures provisoires contraignantes ordonnées par la Cour internationale de justice", ajoute le responsable onusien.
M. Türk met en exergue le fait que la population est "déjà profondément traumatisée" et que les villes supposées recevoir des personnes déplacées de Rafah sont déjà "réduites en ruines".
Une telle offensive "ne peut pas avoir lieu", affirme-t-il en appelant tous les pays pouvant avoir une influence de tout faire pour que cela ne se produise pas.
Il en appelle également à Israël et aux groupes armés palestiniens pour conclure un cessez-le-feu, ainsi qu'à la libération immédiate de tous les otages.
Selon l'ONU, quelque 1,4 million de Palestiniens, pour la plupart déplacés par les bombardements israéliens et les combats, s'entassent à Rafah. Quelque 300.000 d'entre eux ont quitté les quartiers est de la ville après plusieurs ordres d'évacuation lancés par Israël, selon l'armée.