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A presque deux mois jour pour jour d'un scrutin historique, Kamala Harris et Donald Trump s'emploient mercredi à séduire de nouveaux électeurs, un dernier sondage les mettant coude-à-coude dans au moins trois Etats cruciaux.
Cette journée classique de campagne a été marquée par un fait divers tragique, quand un adolescent a ouvert le feu dans un lycée de l'Etat de Géorgie et fait quatre morts, forçant les candidats à réagir.
"Nous devons mettre fin à cette épidémie de violences par arme à feu dans notre pays, une bonne fois pour toutes", a déclaré Kamala Harris. Au contraire opposé à tout durcissement législatif dans ce domaine, son rival républicain a lui qualifié l'auteur des tirs de "monstre malade et détraqué".
Quelques heures plus tôt, une enquête d'opinion dévoilée par CNN est venue confirmer que, comme souvent aux Etats-Unis, le résultat de la présidentielle se jouera de façon très localisée, avec quelques milliers d'électeurs à l'influence surdimensionnée et des millions d'autres cantonnés à un rôle d'observateurs.
Selon cette enquête, le Nevada, la Géorgie et la Pennsylvanie sont les trois terrains d'affrontement qui s'annoncent les plus disputés à ce stade de la course. La Pennsylvanie fait figure de "gros lot" susceptible d'emporter la victoire.
Donald Trump s'y est d'ailleurs rendu une nouvelle fois mercredi, pour un "town hall" --réunion publique avec des électeurs-- animé par Sean Hannity dans la capitale Harrisburg.
Ce commentateur politique de Fox News, classé conservateur et proche du milliardaire, a souvent les faveurs du candidat républicain dans ses interventions télévisées. L'émission sera enregistrée en fin d'après-midi et diffusée à 21H00 heure de Washington (01H00 GMT jeudi).
- Brasserie -
Kamala Harris est elle allée dans l'Etat du New Hampshire pour un déplacement centré sur les petites et moyennes entreprises. Dans cette région penchant démocrate, elle a visité une brasserie de bière fondée par deux femmes, dans un secteur d'activité traditionnellement masculin.
La candidate de 59 ans s'y est engagée à multiplier par dix le crédit d'impôt à la création de petites entreprises, en le portant de 5.000 à 50.000 dollars.
Celle que son rival présente comme "communiste" entend ainsi conforter son image de candidate des classes moyennes et laborieuses face à un adversaire accusé de choyer les grosses fortunes et les multinationales.
Après avoir logiquement profité d'un élan consécutif au retrait de Joe Biden et à la grande convention démocrate de Chicago qui l'a officiellement intronisée, la vice-présidente est désormais confrontée au risque d'essoufflement.
Plusieurs éditorialistes de quotidiens renommés, plutôt favorables aux démocrates, l'ont ces derniers jours appelée à détailler ses mesures pour le pays, estimant notamment que son interview très attendue de jeudi dernier, aux côtés de son colistier Tim Walz, avait manqué de substance.
"La période de lune de miel (de Kamala Harris) a vécu", a d'ailleurs affirmé mercredi sur une radio locale Donald Trump, qui a lui-même perdu au niveau national l'avance qu'il avait en juillet.
- 15% d'indécis -
Toujours mercredi, le dossier du sidérurgiste US Steel s'est confirmé comme un gros enjeu de cette campagne: selon la presse, le président Joe Biden s'apprête à bloquer formellement le rachat du fleuron industriel américain par son concurrent japonais Nippon Steel.
Dans un sondage publié mercredi par The Economist, Kamala Harris récolte 47% des intentions de vote à l'échelle nationale, contre 45% pour Donald Trump.
De nombreux républicains aimeraient voir l'ex-magnat des affaires adopter un ton plus posé, centré sur des critiques du bilan de l'administration Biden-Harris, mais le septuagénaire continue d'accumuler les attaques ad hominem visant sa rivale. "C'est une marxiste, elle va détruire notre pays", a-t-il encore lancé mercredi.
L'ex-élue Liz Cheney, la plus célèbre des républicains anti-Trump, a déclaré mercredi qu'elle voterait pour Kamala Harris, même si le Grand Old Party reste soudé derrière lui.
Le sondage de CNN identifie une proportion d'environ 15% de votants encore indécis dans les Etats pivots susceptibles de basculer dans l'un ou l'autre des deux camps. Il donne Kamala Harris gagnante dans le Wisconsin et le Michigan et Donald Trump vainqueur dans l'Arizona.
Le passage mercredi de la démocrate par le New Hampshire, où elle ne s'était pas rendue depuis des années, sera très vraisemblablement pour elle un détour singulier, avant qu'elle ne recommence à labourer les sept Etats clés qui décideront de l'avenir de la première puissance mondiale le 5 novembre.
Kamala Harris a prévu de se rendre jeudi en Pennsylvanie, Etat où est implanté US Steel.