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Le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué une attaque meurtrière en Afghanistan dans laquelle trois touristes espagnols et trois ressortissants afghans sont morts vendredi.
Dans un communiqué diffusé sur ses chaînes Telegram, le groupe jihadiste affirme que "des combattants ont tiré à la mitrailleuse sur des touristes chrétiens et leurs compagnons chiites" vendredi à Bamiyan, ville montagneuse du centre de l'Afghanistan. Les victimes ont été la cible de coups de feu vendredi en fin de journée dans le bazar de cette ville touristique à quelque 180 kilomètres de Kaboul.
L'attaque a visé "un car de touristes ressortissants de pays de la coalition", a déclaré le groupe jihadiste, en référence à la coalition internationale menée par les Américains pour défaire l'EI en Irak et en Syrie. Cette action "est conforme aux directives des dirigeants" de l'EI " de cibler les ressortissants des pays de la coalition où qu'ils se trouvent", a dit le groupe.
Les autorités talibanes ont annoncé samedi l'arrestation de sept suspects.
Madrid a indiqué dimanche que les trois Espagnols tués étaient des Catalans, dont une mère et sa fille ainsi qu'un retraité de 63 ans. Une Espagnole de 82 ans a été sérieusement blessée et transportée dans un hôpital géré par l'ONG italienne Emergency, à Kaboul. "Ses blessures évoluent favorablement, mais son pronostic est incertain", a déclaré le ministère espagnol des Affaires étrangères.
La situation sécuritaire a beau s'être améliorée en Afghanistan depuis le retour des talibans au pouvoir en août 2021, un certain nombre de groupes armés, parmi lesquels figure EI, restent une menace. Surtout pour les Hazaras, une communauté chiite majoritaire dans la province de Bamiyan que l'Etat islamique considère comme des hérétiques.
Les touristes se font plus nombreux en Afghanistan sous le régime taliban et la région de Bamiyan est la destination préférée de ces voyageurs. Ils étaient plus de 5.000 étrangers à avoir visité le pays en 2023 selon des chiffres du gouvernement taliban, qui soutient ce secteur encore embryonnaire. Cependant, plusieurs nations occidentales ont appelé leurs ressortissants à ne pas se rendre en Afghanistan face aux risques d'attaques et d'enlèvements.
Le témoignage d'une française
Au bruit des premiers coups de feu, Anne-France Brill, une touriste française qui était en voyage organisé à Bamiyan au moment de l'attaque, a pensé sur le coup à une fête sur le marché où son groupe s'était arrêté pour acheter des fruits.
La réalité l'a rattrapée quand elle a entendu crier l'une de ses camarades de voyage, de nationalité lituanienne, et lorsqu'elle s'est "rendu compte qu'elle avait du sang partout sur le ventre". "Elle est devenue toute blanche", et, en anglais, "elle m'a dit: 'J'ai froid, j'ai froid... Je vais mourir'", raconte la touriste de 55 ans, qui était assise dans l'un des deux vans du groupe, au moment où un homme armé s'est approché pour ouvrir le feu sur le véhicule. "Il y avait vraiment du sang entre nous partout", témoigne-t-elle.