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Signé Giltay: Macron et Netanyahou, grands alliés, s'écharpent sur les livraisons d'armes à Israël

Une vive polémique oppose Benyamin Netanyahou et Emmanuel Macron. Le président français et le Premier ministre israélien se sont entendus hier soir au téléphone dans la foulée de l'appel d'Emmanuel Macron pour l'arrêt des livraisons d'armes à Israël.

La France, comme bien des pays occidentaux, a du mal à définir sa position dans le conflit qui ravage le Proche-Orient. Samedi, Emmanuel Macron a déclaré qu'il était temps de prononcer un arrêt des combats à Gaza et il a suggéré que l'on cesse de fournir des armes à Israël. Le message était destiné aux États-Unis car la France ne vend plus d'armes depuis longtemps à l'État hébreu et plusieurs pays européens comme l'Allemagne ont diminué considérablement leur fourniture.

Honte

Le Premier ministre israélien a qualifié cet appel de "honte". Les deux hommes se sont expliqués hier soir. Le président français a réaffirmé l'engagement indéfectible de la France pour la sécurité d'Israël mais a aussi insisté sur l'urgence d'un cessez-le-feu.

Peine perdue, le Premier ministre israélien est bien décidé à poursuivre le conflit tant que le Hamas ne se sera pas rendu. Quant au Hezbollah libanais, il veut l'affaiblir suffisamment pour que les 60.000 Israéliens qui ont dû quitter le nord du pays puissent y retourner en sécurité.

Enfin, on attend toujours la riposte à l'attaque aérienne menée par l'Iran la semaine dernière. N'en doutez pas, elle aura lieu, parmi les cibles possibles, le complexe pétrolier iranien. Puis, raffinerie, port... On est donc bien loin d'un accord de paix.

Cette position française, solidarité avec Israël mais appel à la fin des combats, est paradoxale et presque intenable. Elle traduit surtout l'impuissance des Européens à peser sur le conflit. Quant aux Américains, l'administration Biden ne souhaite pas être entraînée dans un nouveau Vietnam. Mais jamais les États-Unis ne lâcheront Israël. La guerre va donc continuer avec son cortège de morts et ses conséquences politiques comme la montée irrépressible et détestable de l'antisémitisme en France et ailleurs.

Guérilla sans fin

Tsahal affirme que le Hamas est militairement vaincu. Mais son chef actuel continue à se terrer dans un bunker. Il disposerait encore de 10.000 combattants et surtout d'une centaine d'otages dont 64 seraient toujours en vie. Il refuse de capituler. Fort du soutien de ses alliés, il peut continuer à mener une guérilla sans fin, alimentée par de nouvelles générations. Même en Cisjordanie, les jeunes se détournent de l'autorité palestinienne pour rejoindre le Hamas.

Au-delà des massacres abominables du 7 octobre, au-delà de la violence de la riposte israélienne, cet événement historique a mis fin à 30 ans d'espoir. Ce matin, le cœur en berne, je me dis qu'Israël ne se sentira jamais en sécurité et que les Palestiniens n'auront jamais leur État à moins d'un miracle.

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