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La police du Panama a saisi plus de six tonnes d'ailerons de requin, qui se vendent à prix d'or en Asie orientale pour en faire des soupes parées de vertus par la médecine traditionnelle chinoise, ont annoncé jeudi les autorités.
Cinq personnes ont été arrêtées au cours d'une opération baptisée "Shark" (requin, en anglais). Les 6,79 tonnes d'ailerons de requins étaient stockées dans un conteneur de 12 mètres de long dans une localité située à une soixantaine de kilomètres à l'ouest de la capitale, a indiqué la police panaméenne dans un communiqué.
Jusqu'à 1.000 dollar le kilo
Les ailerons de requin peuvent être vendus jusqu'à 1.000 dollar le kilo sur le marché asiatique dont le centre se situe à Hong Kong. La soupe d'ailerons de requin permettrait de retarder le vieillissement, rendrait l'appétit, améliorerait la mémoire et aurait des vertus aphrodisiaques, selon des croyances populaires.
La conférence sur le commerce international des espèces menacées réunie en novembre à Panama a pris la décision, qualifiée d'"historique", d'étendre sa protection à une cinquantaine d'espèces de requins menacés par ce trafic.
Un tiers des populations de requins menacées d'extinction
Les requins requiem et les requins-marteaux sont les victimes de plus de la moitié du trafic mondial d'ailerons de requin qui représente plus de 500 millions de dollars par an.
Un tiers des populations de requins sont menacées d'extinction. L'exploitation de leurs nageoires est considérée comme l'une des principales menaces pour ces espèces, qui jouent un rôle essentiel dans l'équilibre des écosystèmes marins.
Une interdiction à l'étude en Europe
La Commission européenne a annoncé début juillet qu'elle allait étudier la possibilité d'interdire le commerce des ailerons de requin détachés du corps de l'animal, en réponse à une pétition qui a récolté plus d'un million de signatures dans l'Union européenne (UE).
L'Union européenne reste l'un des plus importants exportateurs de nageoires de requin, exportant "en moyenne" 2.300 tonnes de nageoires de requin congelées par an, pour un chiffre d'affaires de 170 millions d'euros, soit près d'un tiers du total mondial, selon la Commission.