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Tous les habitants de Port-au-Prince sont privés d'électricité depuis lundi en raison d'une panne générale provoquée par des manifestants ayant pris d'assaut une centrale en protestation contre les coupures récurrentes dans la région voisine de la capitale haïtienne.
La centrale de Péligre, qui a une capacité de 54 mégawatts, alimente notamment la région métropolitaine de Port-au-Prince et le département voisin du Centre.
L'entreprise publique Electricité d'Haïti qui exploite cette centrale située dans le département du Centre, au nord de Port-au-Prince, a dénoncé mardi dans un communiqué "des actes d'invasion qui frisent le vandalisme", réduisant sa production d'électricité "à zéro".
Protestant contre des pénuries d'électricité dans leur département du Centre, un groupe de manifestants a envahi la centrale lundi et a provoqué sa fermeture. A leur tête, le maire de Mirebalais, commune de ce département.
Lochard Laguerre a expliqué que ces actes avaient été menés dans l'objectif d'attirer l'attention des autorités sur les pénuries d'électricité dans sa région, qui durent depuis plusieurs mois.
L'EDH a expliqué ces pénuries par des transformateurs "tombés irréversiblement en panne" et "surtout l'impossibilité d'apporter l'assistance technique nécessaire à temps", Port-au-Prince étant "coupé du reste du pays".
La capitale est sous la coupe de gangs armés, qui y contrôlent les accès. Haïti pâtit depuis longtemps des violences de bandes criminelles, mais ces derniers mois, elles ont redoublé et provoqué une grave crise humanitaire, le pays comptant près de 600.000 déplacés, selon l'ONU.
Ces gangs sont accusés de nombreux meurtres, viols, pillages et enlèvements contre rançon.
Depuis deux mois, une force multinationale a commencé à se déployer dans le pays pour appuyer la police haïtienne. Mais les résultats se font attendre, les premiers contingents kényans étant encore largement insuffisants et les financements venant à manquer.