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Les espoirs d'une deuxième trêve dans la bande de Gaza associée à la libération d'otages renaissent mardi après bientôt sept mois de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.
Une réunion a eu lieu lundi au Caire entre des représentants d'Egypte et du Qatar --pays médiateurs avec les Etats-Unis--, et le Hamas, qui doit donner sa réponse à cette proposition négociée entre Israël et l'Egypte.
Une source proche du mouvement a indiqué à l'AFP que la délégation du Hamas avait quitté l'Egypte pour Doha et qu'une réponse allait être donnée "aussi vite que possible".
Au Caire, le site al-Qahera news, proche des services de renseignement égyptiens, a indiqué que, selon des "sources égyptiennes", la délégation du Hamas "reviendra avec une réponse écrite à la proposition de trêve".
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a dit lundi "espérer" une réponse favorable du Hamas à une proposition qu'il a qualifiée d'"extraordinairement généreuse de la part d'Israël".
"Une offre très généreuse de cessez-le-feu de 40 jours, de libération de milliers de prisonniers palestiniens en échange de la libération de ces otages" a été faite au Hamas, a dit lundi à Ryad le chef de la diplomatie britannique, David Cameron.
Depuis le début de la guerre, une seule trêve d'une semaine a été instaurée fin novembre. Elle avait permis la libération de quelque 80 otages israéliens ou binationaux et d'une vingtaine d'étrangers, en majorité des travailleurs agricoles thaïlandais, en échange de 240 prisonniers palestiniens incarcérés par Israël.
Après Ryad, M. Blinken est attendu mardi en Israël, dans le cadre d'une nouvelle tournée au Moyen-Orient destinée à promouvoir une nouvelle trêve dans le territoire palestinien assiégé et plongé dans une crise humanitaire majeure.
A Ryad, M. Blinken a aussi réitéré l'opposition de son pays à une offensive israélienne sur la ville surpeuplée de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, devenue un immense camp de déplacés abritant près d'un million et demi de Palestiniens dans des conditions sanitaires catastrophiques.
Selon des médecins et la Défense civile, des frappes israéliennes sur plusieurs maisons ont fait 22 morts pendant la nuit dans cette ville.
"Nous demandons au monde entier d'appeler à une trêve durable, cela suffit", a lancé un homme, Abou Taha, qui veillait des proches tués à l'hôpital al-Najjar de Rafah.
- "Un véritable enfer" -
Après avoir enduré le froid de l'hiver, les familles déplacées subissent à présent la chaleur qui monte en cette fin du mois d'avril, sans eau courante, à peine protégées du soleil sous les toiles des tentes.
"L'eau que nous buvons est chaude", a témoigné Ranine Aouni al-Arian, une mère de famille déplacée de la ville voisine de Khan Younès.
"Les enfants ne supportent plus la chaleur et les piqûres de mouches et de moustiques", explique-t-elle. Son bébé qu'elle tient dans ses bras a le visage recouvert de piqûres.
"Nous vivons un véritable enfer", a aussi affirmé à l'AFP Hanane Saber, une déplacée de 41 ans.
L'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a prévenu qu'"à mesure que les températures se réchauffent, le risque de propagation des maladies augmente".
Malgré la réprobation de nombreuses capitales et organisations humanitaires, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, affirme qu'une offensive sur Rafah est nécessaire pour vaincre le Hamas et libérer les otages retenus à Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre.
- "Trop tôt" -
L'Egypte a affirmé lundi avoir "bon espoir" dans une trêve.
Pourtant, Zaher Jabareen, un des négociateurs du Hamas, a dit à l'AFP qu'il était "trop tôt pour parler d'une atmosphère positive dans les négociations".
Le Hamas exige surtout "un cessez-le-feu permanent" à Gaza, une hypothèse qu'Israël a toujours refusée, a-t-il souligné.
Le Hamas réclame également "un retrait (israélien) de la bande de Gaza, le retour des déplacés, un calendrier clair pour le début de la reconstruction et un accord d'échange qui lève toute injustice envers les détenus palestiniens, hommes et femmes", a-t-il dit.
Selon des médias, le cabinet de guerre israélien avait dans un premier temps réclamé la libération de 40 otages retenus à Gaza, avant d'autoriser les négociateurs à abaisser ce nombre.
Le site d'information américain Axios a indiqué qu'Israël réclamait la libération des femmes, civiles ou soldates, et des hommes de plus de 50 ans ou en mauvaise santé.
Selon Axios, le Hamas affirme que seulement 20 otages répondent à ces critères. Le site ajoute que le nombre de jours de trêve serait égal à celui des otages libérés.
- "Ramener nos proches à la maison" -
Lundi, des proches de deux otages israéliens apparus samedi dans une vidéo diffusée par le Hamas, ont appelé à leur libération immédiate.
"Israël, Egypte, Qatar et les Etats-Unis (...) nous vous demandons instamment de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour ramener nos proches à la maison maintenant", a déclaré Elan Siegel, fille de Keith Siegel, 64 ans, enlevé par le Hamas.
La guerre a été déclenchée le 7 octobre quand des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque sans précédent dans le sud d'Israël, entraînant la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.
Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens.
En représailles, Israël a juré d'anéantir le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, qu'il considère comme une organisation terroriste, de même que les Etats-Unis et l'Union européenne. Son offensive à Gaza a fait 34.488 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Outre Rafah, des bombardements ont visé lundi le camp palestinien de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, selon des images de l'AFP, ainsi que la ville de Gaza (nord).
"S'il y a un accord (de trêve), nous suspendrons l'opération à Rafah", a dit le ministre israélien des Affaires étrangères, Israel Katz, samedi à la chaîne israélienne N12.
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