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L'armée israélienne a décidé de reporter de quelques jours son offensive annoncée dans la bande de Gaza. Selon certains médias américains, c'est en raison des mauvaises conditions climatiques. Emmanuel Nahshon, ancien ambassadeur d’Israël en Belgique et directeur adjoint du ministère israélien des Affaires étrangères évoque plutôt des raisons diplomatiques.
Alors que les médias américains annoncent un report de quelques jours pour la contre-offensive israélienne dû à la météo, Emmanuel Nahshon, ancien ambassadeur d’Israël en Belgique et directeur adjoint du ministère israélien des Affaires étrangères, rectifie : il s'agirait plutôt d'une question diplomatique.
Israël bombarde Gaza presque sans relâche depuis l'attaque sans précédent lancée le 7 octobre par le Hamas sur son sol. Avec de nombreux chars de l'armée israélienne déployés à la frontière, la contre-offensive n'a toujours pas été lancée. "Il y a certaines retouches à faire au niveau stratégique et au niveau tactique", avoue Emmanuel Nahshon, invité sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche. "Il y a aussi des contacts internationaux, des diplomates à évacuer de la bande de Gaza", poursuit-il.
"Pas dans une logique de négociation"
Quant aux otages israéliens, capturés par le Hamas notamment lors de l'attaque du 7 octobre dans les kibboutz et sur un festival de musique, pas question de les laisser périr dans l'attaque, même si l'heure n'est plus aux négociations : "Nous sommes en contact avec la communauté internationale, avec des pays importants tels que la France, les Etats-Unis, l'Allemagne et d'autres pays encore, pour essayer de voir ce qui pourrait être éventuellement envisagé", avance le directeur adjoint du ministère israélien des Affaires étrangères. "Mais nous ne sommes pas dans une logique de négociation. Bien au contraire, nous sommes dans une logique entièrement différente, tout en essayant de sauver les otages", précise-t-il.
Ce qui semble donc certain, c'est qu'une démonstration de force de la part de Tsahal (l'armée israélienne) semble inévitable. "Mettez-vous un instant dans notre position. Si le Hamas n'est pas détruit, si le Hamas continue à exister tel qu'il est, nous ne pourrons plus vivre normalement dans notre pays. Pour nous, c'est une guerre qui est véritablement pour la survie et pour l'avenir de l'Etat d'Israël et de ses habitants", tranche Emmanuel Nahshon.
Des raisons météorologiques?
La menace de cette offensive planait ce weekend, mais elle a été temporairement reportée à cause de la nébulosité, qui aurait compliqué la navigation des pilotes israéliens et des drones, selon le New York Times qui se base sur des commentaires de haut-gradés israéliens.
L'objectif d'Israël est d'anéantir la direction politique et militaire de l'organisation terroriste palestinienne Hamas. Le centre des opérations du mouvement islamiste palestinien se trouve dans la ville de Gaza (nord), selon Israël.
Dans l'attente d'une offensive terrestre à laquelle Israël a dit se préparer, l'armée avait appelé vendredi les civils du nord de la bande de Gaza -1,1 million de personnes sur un total de 2,4 millions d'habitants - à gagner le sud, et les a pressés samedi à ne "pas tarder".
Au moins 1.300 personnes, pour la plupart des civils, parmi lesquels au moins 130 ressortissants étrangers ou binationaux, ont été tués en Israël depuis l'attaque du 7 octobre.
Plus de 2.200 Palestiniens, la plupart des civils, dont 724 enfants, selon les autorités locales, sont morts dans la bande de Gaza.
Le média américain avance que l'opération militaire pensée par Israël pourrait dégénérer en des mois de guérilla urbaine. Des dizaines de milliers de combattants du Hamas se cachent dans des bunkers et des tunnels dans le nord de l'enclave. Ce système de tunnels est un problème complexe pour les forces israéliennes car le Hamas est particulièrement efficace grâce aux retranchements sous terre, avance encore le compte-rendu du média américain.
Citant des fonctionnaires bien informés, le New York Times rapporte en outre que l'offensive israélienne devrait inclure des unités d'infanterie ainsi que des chars et des forces terrestres spécialisées.