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L'Inde a reproché jeudi au Premier ministre canadien Justin Trudeau d'être "désinvolte" pour avoir accusé New Delhi d'avoir violé la souveraineté de son pays avec l'assassinat en 2023 à Vancouver d'un dirigeant séparatiste Sikh, attribué par Ottawa aux services secrets indiens.
"La responsabilité des dommages que ce comportement désinvolte a causés aux relations entre l'Inde et le Canada incombe au seul Premier ministre Trudeau", a déclaré Randhir Jaiswal, porte-parole du ministère indien des Affaires étrangères.
Le Canada affirme que l'Inde avait organisé le meurtre de Hardeep Singh Nijjar, un séparatiste sikh naturalisé canadien, qui a été assassiné sur le parking d'un temple sikh à Vancouver en juin 2023. L'Inde a démenti toute implication, qualifiant ces allégations d'"absurdes".
Mais lors d'une audition devant la Commission sur l'ingérence étrangère mercredi, M. Trudeau a déclaré que le Canada avait "des indices clairs, et certainement désormais encore plus clairs, que l'Inde avait bafoué la souveraineté du Canada".
Le haut-commissaire canadien par intérim, Stewart Wheeler, à qui l'Inde a ordonné de quitter le pays avant samedi soir, avait déclaré qu'Ottawa a fourni "des preuves crédibles et irréfutables de liens entre des agents du gouvernement indien et le meurtre d'un citoyen canadien sur le sol canadien".
Le porte-parole du ministère indien des affaires étrangères, Randhir Jaiswal, a affirmé que l'Inde n'avait pas vu ces preuves.
"Le Canada ne nous a présenté aucune preuve à l'appui des graves allégations qu'il a choisi de formuler à l'encontre de l'Inde et des diplomates indiens", a-t-il déclaré.
Hardeep Singh Nijjar, qui avait immigré au Canada en 1997 et en était citoyen depuis 2015, plaidait en faveur d'un État sikh indépendant de l'Inde, le Khalistan.
Il était recherché par les autorités indiennes pour des faits présumés de "terrorisme" et de complot en vue de commettre un meurtre, des accusations qu'il rejetait.