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Licenciements à Stade 2: un deuxième journaliste obtient la condamnation de France Télévisions

Un ancien rédacteur en chef de l'émission sportive Stade 2, Jean-François Laville, limogé en 2020 par France Télévisions après des accusations de harcèlement et de propos sexistes, a vu son licenciement jugé "sans cause réelle et sérieuse", selon une décision qu'a pu consulter l'AFP mercredi.

A ce titre, le groupe France Télévisions est condamné à lui verser 150.000 euros, d'après le jugement rendu le 25 août par le conseil des prud'hommes de Paris.

Sollicitée par l'AFP, la direction de France Télévisions n'a pas souhaité réagir. Il s'agit d'un deuxième revers pour celle-ci dans le dossier l'opposant aux trois anciens journalistes de Stade 2 licenciés après une enquête interne ayant relevé des faits de harcèlement et des propos sexistes.

En mars 2022, le licenciement du journaliste Pierre-Etienne Léonard avait également été jugé sans cause réelle et sérieuse.

L'affaire avait été déclenchée par l'interview d'une ancienne collègue, Clémentine Sarlat, dans le quotidien L'Équipe. Un quatrième salarié avait reçu un blâme.

"Il aurait fallu que l'intégralité des membres de ce service soit invitée à être auditionnée" par le cabinet chargé de l'enquête interne, relève le conseil de prud'hommes de Paris dans son jugement.

En outre, "il a fallu l'intervention du juge des référés" le 1er avril 2021, "soit neuf mois après le licenciement" de Jean-François Laville "pour que France Télévisions communique l'enquête diligentée" et que le journaliste puisse "présenter utilement sa défense".

Le groupe "n'a pas satisfait aux exigences du principe du contradictoire de façon spontanée", pointe la décision.

Il lui est également reproché d'avoir fondé le licenciement du journaliste sur des témoignages anonymes là où le journaliste a pu produire une dizaine de témoignages identifiés attestant n'avoir jamais assisté à des "comportements sexistes, discriminants ou harcelants" de sa part.

Jean-François Laville entend toutefois faire appel de ce jugement "pour rétablir (son) honneur" et "tenter d'obtenir la nullité du licenciement".

Le troisième journaliste licencié, Alain Vernon, figure du magazine Stade 2, a indiqué à l'AFP qu'il avait pour sa part été débouté aux prud'hommes le 30 août, déplorant une décision dont il veut faire appel.

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