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Les yeux sont rivés sur les élections européennes, mais les Bulgares ont commencé aussi à voter dimanche pour élire leurs députés, des sixièmes législatives en trois ans qui devraient signer le retour des conservateurs.
Le vent de changement qui soufflait sur le pays des Balkans à l'été 2020 est bel et bien retombé. Et celui qui avait été chassé du pouvoir après des manifestations contre la corruption, l'ex-Premier ministre Boïko Borissov, revient en force.
Les sondages créditent son parti conservateur Gerb d'environ 25% des intentions de vote.
Soit dix points d'avance sur les réformateurs de la coalition Continuons le changement/Bulgarie démocratique (CC/BD), qui n'ont pas réussi à maintenir l'élan né il y a trois ans sur fond de lassitude des électeurs.
Ancien pompier et garde du corps, ce colosse au crâne rasé renvoie l'image d'un "homme fort", et c'est ce que recherchent précisément 49% des Bulgares selon une récente étude de l'Institut Open Society.
S'il assure ne plus aspirer au poste de Premier ministre, le responsable de 64 ans a promis pendant la campagne de tout faire pour former un gouvernement "stable" et mettre fin au "chaos", à un moment de grandes incertitudes en Europe avec la guerre en Ukraine.
De quoi séduire dans ce pays le plus pauvre de l'UE, où le marasme actuel a mis en suspens les réformes, repoussé l'adhésion à la zone euro et compromis l'accession pleine et entière à l'espace de libre circulation Schengen.
La campagne, associée à celle des européennes, a été marquée par une vague de propagande et de désinformation anti-UE dans un pays où la nostalgie de l'époque communiste reste forte. Dans ce contexte, les nationalistes prorusses de Vazrajdane (Renaissance) sont crédités de quelque 15% des voix.