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Le ministre de l'Intérieur du Guatemala, David Barrientos, a démissionné lundi, se refusant à déloger les milliers de manifestants qui bloquent les routes pour obtenir le départ de la procureure générale Consuelo Porras, accusée d'ourdir un "coup d'État" contre le président élu, le social-démocrate Bernardo Arévalo.
Lundi, dans le Sud-Ouest du pays, une attaque armée contre un groupe de manifestants à Malacatan près de la frontière avec le Mexique a fait un mort et deux blessés, a annoncé le ministère de l'Intérieur.
Dans une lettre, David Barrientos invoque "la complexité de la situation dans laquelle se trouve le pays" et souligne avoir toujours dirigé son ministère "dans le cadre de la légalité, en privilégiant à tout moment le respect des droits de l'homme".
Sa démission a été "acceptée", a fait savoir le secrétariat à la communication de la présidence dans un message à la presse.
David Barrientos, un général à la retraite, était en poste depuis janvier 2022. Il a démissionné quelques heures après une demande de destitution à son encontre présentée à la Cour constitutionnelle par le parquet de Consuelo Porras au motif qu'il n'avait pas respecté un recours des entreprises pour obtenir que la police puisse démanteler les barrages.
Depuis quinze jours, des dizaines de routes sont bloquées par des barrages au Guatemala pour exiger la démission de Consuela Porras, du procureur Rafael Curruchiche et du juge Fredy Orellana, tous trois à l'origine d'une croisade contre le parti Semilla du vainqueur de la présidentielle.
Les manifestants dénoncent une persécution judiciaire visant selon eux à empêcher le président élu Bernardo Arévalo de prendre ses fonctions le 14 janvier prochain.
Les trois magistrats, qualifié de "corrompus" et "antidémocratiques" par les États-Unis, ont lancé une série de poursuites sur des irrégularités supposées dans le scrutin.