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Le Hamas accuse Israël d'avoir "délibérément visé" un centre pour personnes déplacées à Rafah, le bilan serait de 45 morts

Selon le Hamas, 35 civils ont été tués dans des frappes aériennes sur un centre pour personnes déplacées près de Rafah. L'armée israélienne indique avoir touché un complexe dans lequel opéraient des terroristes.

Des responsables palestiniens ont accusé lundi Israël d'avoir bombardé un centre pour personnes déplacées près de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, tuant au moins 45 personnes, l'armée israélienne disant pour sa part avoir frappé un complexe du Hamas dans lequel opéraient "d'importants terroristes".

"Cet atroce massacre perpétré par les forces d'occupation israéliennes est un défi à toutes les résolutions internationales", a écrit la présidence palestinienne dans un communiqué.

Elle a accusé Israël d'avoir "délibérément visé" le camp de personnes déplacées de Barkasat, géré par l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) au nord-ouest de Rafah.

Selon les autorités du Hamas, au moins 35 personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées dans ce bombardement dimanche soir.

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Un "horrible massacre" selon le Hamas

"Nous appelons les masses de notre peuple en Cisjordanie, à Jérusalem, dans les territoires occupés et à l'étranger à se lever et à marcher avec colère", a écrit le mouvement islamiste dans un communiqué, dénonçant un "horrible massacre".

Le Croissant-Rouge palestinien a déclaré que ses ambulances avaient transporté "un grand nombre" de personnes tuées ou blessées lors de l'attaque.

"Importants terroristes" 

L'armée israélienne a affirmé pour sa part qu'un de ses avions avait "frappé un complexe du Hamas à Rafah dans lequel opéraient d'importants terroristes", dont deux responsables du mouvement en Cisjordanie, Yacine Rabia et Khaled Nagar.

"La frappe a été menée contre des cibles légitimes au regard du droit international, grâce à l'utilisation de munitions précises et sur la base de renseignements précis", a-t-elle assuré dans un communiqué.

Elle a en outre indiqué "avoir connaissance d'informations selon lesquelles plusieurs civils dans la zone ont été blessés".

L'armée israélienne multiplie depuis le 7 mai les opérations pour détruire les derniers bataillons du Hamas à Rafah. Les combats se sont poursuivis durant le weekend, malgré une décision vendredi de la Cour internationale de justice (CIJ) ordonnant à Israël de suspendre ses opérations dans ce secteur essentiel à l'entrée de l'aide humanitaire.

Des frappes dans d'autres zones de Rafah ont également été signalées dimanche en fin de journée. L'Hôpital Koweïtien a dit avoir reçu les corps de trois personnes, dont celui d'une femme enceinte.

A Tel-Aviv et dans le centre d'Israël, des sirènes d'alerte ont retenti dimanche après-midi pour la première fois depuis des mois. L'armée israélienne a fait état de huit roquettes tirées depuis Rafah, et a dit avoir bombardé cette ville en riposte.

Amnesty International a pour sa part demandé à la Cour pénale internationale (CPI) d'ouvrir une enquête pour "crimes de guerre" sur trois frappes aériennes sur la bande de Gaza qui ont fait 44 morts, dont 32 enfants, en avril, selon l'ONG. Une responsable d'Amnesty, Erika Guevara-Rosas a affirmé que l'enquête de son organisation avait apporté "des éléments de preuve essentiels pointant des attaques illégales imputables à l'armée israélienne".

Selon un haut-responsable israélien, une réunion du cabinet de guerre s'est tenue dans la nuit de dimanche à lundi, afin d'évoquer les efforts destinés à obtenir une libération d'otages, retenus à Gaza depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre qui a déclenché la guerre.

"Atrocités"

L'attaque sur le sol israélien de commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.

Ce jour-là, 252 personnes ont été emmenées comme otages dans le territoire palestinien. Après une trêve en novembre ayant notamment permis la libération d'une centaine d'entre eux, 121 otages sont toujours retenus à Gaza, dont 37 sont morts, selon l'armée.

En réponse, l'armée israélienne a lancé une offensive tous azimuts dans le territoire palestinien, qui a fait au moins 35.984 morts, essentiellement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas, mouvement classé terroriste par Israël, les Etats-Unis ou encore l'Union européenne.

Au moins 289 soldats de l'armée israélienne ont par ailleurs été tués depuis que cette dernière est entrée, le 27 octobre, dans l'étroite bande de terre assiégée.

Après près de huit mois de guerre, les efforts internationaux se poursuivent pour arracher une trêve entre Israël et le Hamas.

Peu avant une réunion du cabinet de guerre dimanche soir à Tel-Aviv, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé le chef du Hamas dans le territoire palestinien, Yahya Sinouar, de "continuer d'exiger la fin de la guerre, le retrait des forces de défense israéliennes de la bande de Gaza et de laisser le Hamas intact, afin qu'il puisse perpétrer encore et encore les atrocités du 7 octobre", a déclaré son bureau dans un communiqué, ajoutant que le Premier ministre "s'y opposait fermement".

Réunion lundi à Bruxelles

Ce week-end, des médias israéliens ont rapporté que David Barnea, le chef du Mossad (les services de renseignement israéliens), avait trouvé un accord avec le directeur de la CIA, William Burns, et le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, sur un nouveau cadre pour les négociations, lors d'une réunion à Paris.

Mardi, l'Espagne, l'Irlande et la Norvège vont reconnaître officiellement l'Etat de Palestine. Dans ce contexte, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne se réuniront lundi à Bruxelles avec leurs homologues d'Arabie saoudite, du Qatar, de l'Egypte, des Emirats arabes unis et de la Jordanie, ainsi qu'avec le secrétaire général de la Ligue arabe.

"Faim et soif"

Pendant ce temps, la situation demeure désastreuse dans la bande de Gaza.

Le point de passage de Rafah, à la frontière avec l'Egypte, qui permettait l'acheminement de l'aide humanitaire, a été fermé après le lancement de l'opération terrestre israélienne.

"Nous souffrons (...) de la faim, de la soif et d'un manque cruel d'aide", raconte à l'AFP Moaz Abou Taha, un Palestinien de 29 ans, depuis cette ville qu'ont fui quelque 800.000 personnes au cours des deux dernières semaines, selon l'ONU.

L'Egypte, qui refuse de rouvrir le terminal de Rafah tant que les troupes israéliennes contrôlent le côté palestinien, a annoncé dimanche que des camions d'aide en provenance du territoire égyptien ont commencé à entrer dans la bande de Gaza par le point de passage israélien de Kerem Shalom, selon Al-Qahera News.

D'après ce média, un total de "200 camions" se sont dirigés vers Kerem Shalom, sans préciser combien de véhicules avaient passé les contrôles.

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