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Le chef du Hamas tué dans une frappe à Téhéran: quelles conséquences ?

Il a été annoncé ce mercredi que le numéro un du Hamas Ismaïl Haniyeh a été tué à Téhéran par Israël. Pour mieux comprendre les enjeux de ce décès et que va-t-il se passer ensuite dans la région, notre journaliste Chantal Monet donne ses clés d'analyse. 

Le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a été tué dans une frappe à Téhéran, ont annoncé mercredi le mouvement islamiste palestinien, en guerre contre Israël dans la bande de Gaza, et les Gardiens de la Révolution en Iran. Cet événement survient huit mois après les attaques du 7 octobre contre Israël. L'État hébreu avait indiqué vouloir éradiquer le Hamas, et c'est dans ce but précis que cette frappe a été menée en Iran.

"Ismaïl Haniyeh avait déjà survécu à une tentative d'assassinat en 2003. Il vivait depuis quatre à cinq ans entre la Turquie et le Qatar, donc il était difficile pour Israël de l'atteindre là-bas," explique Chantal Monet, journaliste et spécialiste des questions internationales. "Israël s'en était donc pris à sa famille. En avril, une frappe sur une voiture avait tué trois fils et quatre petits-enfants de Haniyeh. En juin, une autre frappe sur la maison familiale avait tué sa sœur et dix proches. Les Israéliens ont donc profité de la présence de Haniyeh en Iran, à Téhéran, où il devait se sentir en sécurité puisqu'il s'y était rendu une dizaine de fois ces dernières années."

Qu'est-ce que cela va changer ? 

Mais qu'est-ce que cette attaque va changer, étant donné qu'Ismaïl Haniyeh était négociateur ? "Il négociait la libération des otages et le cessez-le-feu, des négociations qui sont d'ailleurs au point mort depuis le 14 juillet. C'est un coup très dur pour le Hamas, mais ce n'est pas un coup fatal, car le Hamas est avant tout une idéologie. Il y aura toujours quelqu'un pour prendre la relève," indique notre spécialiste. "Et puis surtout, il y a encore à Gaza les deux véritables dirigeants du Hamas, les chefs militaires Mohamed Deif et Yahya Sinwar."

L'Iran voit en deux heures de temps deux de ses proxys touchés.

La situation, déjà très tendue dans la région, devrait encore se crisper un peu plus. En effet, l'Iran a déjà annoncé des représailles envers Israël, et d'autres pays, comme la Russie, la Chine ou encore le Pakistan, critiquent cette attaque. "Des ripostes, sans doute. D'autant plus qu'il y a eu un autre fait majeur. Deux heures plus tôt, à Beyrouth, au Liban, Israël a éliminé le chef militaire du Hezbollah en représailles à la mort de douze enfants le week-end dernier. L'Iran voit en deux heures de temps deux de ses proxys touchés. Il risque vraiment d'activer ses relais en Irak, en Syrie et au Yémen," indique Chantal Monet. Mais selon elle, aucun acteur n'a intérêt à faire une guerre totale. "L'Iran avait essayé, on s'en souvient peut-être, au mois d'avril, une attaque massive contre Israël avec 300 drones. Cela avait échoué, notamment grâce aux Américains."

De leur côté, les soutiens à Israël souhaitent la désescalade. "Les Américains, ce matin, disent qu'une guerre n'est pas inévitable. Autrement dit, la guerre est évitable. Ils précisent aussi que si Israël est attaqué, ils le défendront," conclut notre experte.


 

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