Partager:
Le chef du gouvernement intérimaire du Bangladesh, Muhammad Yunus, a lancé un appel à l'unité samedi, après le renversement de la Première ministre Sheikh Hasina au terme de manifestations massives et violemment réprimées par la police.
"Notre responsabilité est de construire un nouveau Bangladesh", a déclaré l'économiste et prix Nobel de la paix aux journalistes. "Ne faisons pas de différence en fonction de la religion", a-t-il insisté.
Plusieurs attaques contre la minorité hindoue du pays depuis la fuite de Sheikh Hasina ont suscité l'inquiétude de l'Inde voisine et des craintes au Bangladesh.
Des commerces et des maisons appartenant à des hindous - une communauté parfois considérée dans ce pays à majorité musulmane comme ayant été proche de la dirigeante déchue - ont été attaqués lundi, selon des témoins. La maison d'un musicien hindou célèbre, Rahul Ananda, a été incendiée.
Le nouveau chef du gouvernement s'exprimait lors d'une visite dans la ville de Rangpur, dans le nord du pays, au cours de laquelle il a rendu hommage à Abu Sayeed, le premier étudiant tué lors de la répression des manifestations. Agé de 25 ans, il avait été abattu à bout portant par la police le 16 juillet.
Le nouveau gouvernement intérimaire a promis vendredi de relever le difficile défi de ramener le pays à la démocratie après un soulèvement étudiant et des manifestations de masse.
Au moins 432 personnes ont été tuées durant le mouvement de contestation, dont 122 lundi, la journée la plus meurtrière, selon un décompte de l'AFP reposant sur des sources policières, gouvernementales et médicales.
M. Yunus, 84 ans, a pris le titre de "conseiller en chef" dans le gouvernement intérimaire, composé de civils à l'exception d'un général de brigade à la retraite, a affirmé qu'il souhaitait organiser des élections "d'ici quelques mois".