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Donald Trump annonce la nomination du général Keith Kellogg comme émissaire pour résoudre le conflit russo-ukrainien. Une démarche qui s’accompagne de promesses ambitieuses, mais aussi de conditions qui inquiètent Kiev...
Donald Trump n’a jamais caché son ambition de résoudre rapidement le conflit entre la Russie et l’Ukraine.
Dans une déclaration marquante, il affirme pouvoir régler la situation en 24 heures grâce à une stratégie directe et sans compromis.
Pour cela, il s’appuie sur le général Keith Kellogg, 80 ans, un proche fidèle et ancien haut gradé militaire.
Selon Sébastien Rosenfeld, spécialiste des affaires européennes, la mission de Kellogg s’annonce claire: obtenir la paix, quitte à utiliser des leviers de pression importants.
Parmi les mesures envisagées, l’une des plus controversées concerne l’Ukraine: Washington conditionnerait toute future aide militaire à l’acceptation par Kiev de négociations avec Moscou.
Une stratégie qui laisse peu de marge de manœuvre au gouvernement ukrainien.
Une OTAN en suspens pour apaiser Moscou
Pour convaincre Vladimir Poutine de s’asseoir à la table des négociations, une autre mesure est mise en avant : repousser l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, peut-être même indéfiniment.
Cette concession, destinée à calmer les craintes de Moscou, pourrait toutefois cristalliser les tensions au sein de l’Ukraine, où l’intégration à l’OTAN est perçue comme une garantie de sécurité.
Vers un "conflit gelé"?
Le scénario envisagé par Keith Kellogg rappelle celui d’un "conflit gelé". Dans ce type de situation, les hostilités cessent, mais aucun traité de paix n’est signé.
Les lignes de front deviennent alors de facto des frontières, même si elles ne sont pas officiellement reconnues par les parties concernées.
Une configuration similaire, selon Sébastien Rosenfeld, à celle des deux Corées, où le statu quo perdure depuis des décennies.
Cette perspective inquiète profondément Kiev, qui craint de perdre des territoires sans obtenir de garanties solides.
Face à cette menace, l’administration Biden a accéléré le déblocage d’une nouvelle aide militaire pour l’Ukraine, dans un contexte de transition politique où l’approche de Trump et Kellogg pourrait rebattre les cartes.