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Le Hamas a déclaré ce jeudi être prêt à respecter la trêve en cours à Gaza, à condition qu'Israël en fasse de même. De son côté, le gouvernement israélien a exigé la libération de trois otages d'ici samedi, menaçant de reprendre les combats en cas de non-respect de cette clause.
Alors que les médiateurs tentent de débloquer les négociations, la chaîne Extra News, proche du gouvernement égyptien, a affirmé que l'Égypte et le Qatar avaient levé les obstacles à l'application de l'accord et que les deux parties s'étaient engagées à le respecter pleinement.
Le Hamas avait auparavant conditionné son respect de la trêve à une stricte application de l'accord par Israël. En place depuis le 19 janvier pour une durée initiale de 42 jours, cette trêve a permis un arrêt des combats après 15 mois de guerre et plusieurs échanges d’otages contre des prisonniers palestiniens.
Mardi, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait averti que les combats reprendraient si les otages retenus à Gaza n’étaient pas libérés samedi.
Une menace réitérée par le porte-parole du gouvernement, David Mencer, qui a précisé jeudi : "Si le Hamas ne respecte pas l'accord [...] si ces trois-là ne sont pas relâchés, si le Hamas ne rend pas nos otages d'ici à samedi midi, le cessez-le-feu prendra fin".
L'accès à l'aide humanitaire
Le Hamas a menacé de bloquer la libération des otages, accusant Israël de violer l'accord, notamment en entravant l'entrée de l’aide humanitaire à Gaza.
Des images montraient jeudi des dizaines de bulldozers et de camions chargés de préfabriqués bloqués au poste-frontière de Rafah, attendant de pouvoir entrer depuis l’Égypte.
Israël a affirmé qu’aucun "équipement lourd" n’était autorisé à traverser Rafah, réservé aux évacuations médicales, et que l’aide humanitaire devait transiter par le poste de Kerem Shalom, entre Israël et Gaza.
Des sources palestiniennes évoquent néanmoins des "progrès" et une promesse israélienne de mettre en œuvre les dispositions humanitaires de l'accord. Si cette promesse est tenue, "les préfabriqués, les tentes, le carburant, l’équipement lourd, les médicaments et les matériaux de rénovation des hôpitaux" pourraient commencer à entrer dans Gaza.
"Gaza est devenu un enfer insupportable"
Dans le territoire dévasté, les habitants espèrent que la trêve sera maintenue. "À mon avis, la guerre ne va pas reprendre, car personne n’y a intérêt", a affirmé Abdul-Nasser Abu al-Omrain, qui perçoit les menaces du Hamas comme "une manœuvre pour faire pression sur Israël afin de permettre l’entrée d’aide, de carburant et de tentes".
Des centaines de milliers de déplacés ont déjà regagné le nord de Gaza, une région densément peuplée avant la guerre, aujourd’hui en ruines. Mais selon Abu al-Omrain, "Gaza est devenu un enfer insupportable, et nous ne pouvons pas y vivre étant donné l’étendue de la destruction".
Libération d’otages et manifestations en Israël
Depuis le début de la trêve, 16 otages israéliens et 765 prisonniers palestiniens ont été libérés, sur un total prévu de 33 otages et 1.900 détenus d’ici début mars.
Le 8 février, la mise en scène orchestrée par le Hamas lors de la libération de trois otages, très affaiblis physiquement, avait provoqué la colère d’Israël. Jeudi matin, des dizaines de manifestants ont bloqué une autoroute à Tel-Aviv pour exiger la libération de tous les otages encore détenus à Gaza.
Sur les 251 personnes enlevées lors de l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, 73 sont toujours otages, dont au moins 35 seraient mortes, selon l’armée israélienne.
La deuxième phase de la trêve doit permettre la libération de tous les otages et, potentiellement, la fin définitive de la guerre avant une reconstruction de Gaza, dont le coût est estimé à plus de 53 milliards de dollars par l’ONU.