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La présidentielle américaine vue par des électeurs des Etats les plus disputés

L'élection présidentielle américaine, organisée le 5 novembre, risque très probablement de se jouer dans une poignée d'Etats répartis à travers le pays, de la Pennsylvanie à la Géorgie, de l'Arizona au Michigan.

Qui les Américains vont-ils choisir, entre la démocrate Kamala Harris et le républicain Donald Trump? Et pourquoi?

Paroles d'électeurs dans cinq de ces "swing states", à un mois du scrutin.

Trump, pour qu'il "termine" son mur

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Frederic J. BROWN

John Ladd est éleveur bovin dans l'Arizona (ouest). Cet homme de 69 ans a déjà fait son choix: "Je voterai pour Donald Trump", affirme-t-il d'une voix décidée.

Le sexagénaire moustachu est très préoccupé par la situation économique des Etats-Unis et par l'afflux de migrants, qu'il assure constater quotidiennement sur son ranch, situé à deux pas de la frontière avec le Mexique.

"Depuis que Biden est là, c'est tous les jours, 24 heures sur 24", souffle-t-il à l'AFP, évoquant une "trentaine" d'interpellations par jour sur sa propriété.

Cet Américain espère un retour de l'ancien président républicain à la Maison Blanche afin qu'il "termine" son projet de mur frontalier.

Trump, pour faire baisser "la criminalité"

Martin Kutzler, 60 ans, réside à Milwaukee, une ville du Wisconsin (nord), sur les rives du lac Michigan.

Cet "électeur républicain de toujours" votera aussi pour Donald Trump, dont il adore "l'audace".

Sa principale motivation pour le soutenir à nouveau? Les promesses du candidat républicain contre la criminalité.

"En tant que résident d'une grande ville, je vois bien qu'elle a augmenté", confie cet homme à la chevelure poivre et sel, évoquant "les morceaux de verre qui jonchent les rues du centre-ville".

Harris, pour voir la "première femme présidente"

Tricia Harris habite Atlanta (Géorgie), une autre grande ville du pays. Son choix se portera sur la vice-présidente démocrate.

"Avoir une première femme présidente, ça serait extraordinaire", avance la quadragénaire, se disant "incroyablement enthousiaste" au sujet de la candidature de son homonyne.

Cette Afro-Américaine, qui travaille à la préservation de la mémoire de Martin Luther King, craint aussi un retour "du racisme et de l'hostilité" qu'elle dit avoir ressenti durant les années Trump.

Harris, pour sa "perspicacité"

"Trump est tellement horrible", tranche Michael Cooperman, depuis Philadelphie, en Pennsylvanie. "Il divise, il est chaotique et corrompu", dénonce, en référence aux déboires judiciaires du candidat républicain, condamné au pénal fin mai.

"Je ne dis pas que les démocrates sont parfaits...", confie dans un sourire cet homme de 55 ans, qui enseigne l'anglais à des migrants. Mais la "perspicacité" et l'"intelligence" de Kamala Harris, ancienne procureure, ont achevé de le convaincre.

Seule ombre au tableau: "Je ne suis pas sûr d'être en phase avec elle en matière de politique étrangère", souligne cet homme "juif et plutôt pro-israélien", qui estime que la vice-présidente "n'a pas encore assez fait ses preuves" sur ce dossier.

Ni Trump, ni Harris, à cause de Gaza

Soujoud Hamade, 32 ans, reproche à l'inverse à Kamala Harris de soutenir Israël dans le "génocide" qu'elle accuse ce pays de perpétrer à Gaza. Pour cette raison, et pour la "première fois" de sa vie, elle ne soutiendra pas les démocrates à la présidentielle.

"Elle n'a fait aucune déclaration pour condamner les actes horribles commis par Israël", dénonce cette avocate arabo-américaine, qui glissera dans l'urne un bulletin au nom de la modeste candidate écologiste Jill Stein.

"Il n'y a absolument rien que Kamala pourrait faire qui nous ferait changer d'avis", affirme cette résidente de Dearborn, ville du Michigan à la population en grande partie musulmane et d'origine arabe.

Et les récents bombardements massifs d'Israël au Liban n'ont fait que renforcer sa conviction.

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