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A J-15, Harris courtise les conservateurs modérés face à la virulence de Trump

A quinze jours de la présidentielle américaine, dans une campagne au ton chaque jour plus virulent, Kamala Harris redouble d'efforts lundi pour séduire les conservateurs modérés au moment où la dynamique semble légèrement tourner en faveur de son rival républicain.

La vice-présidente effectue une tournée éclair dans trois Etats clés du nord du pays - Pennsylvanie, Michigan et Wisconsin - en compagnie de l'ancienne parlementaire républicaine Liz Cheney, farouche adversaire de Donald Trump.

De son côté, l'ancien président est en Caroline du Nord, un autre Etat très disputé de l'élection, durement touché par un ouragan fin septembre et où ses soutiens diffusent des informations mensongères sur les aides gouvernementales.

La cible du jour pour Kamala Harris: des banlieues résidentielles où elle a cherché à courtiser des électeurs républicains modérés, qui pourraient avoir été échaudés par certaines des outrances de Donald Trump.

En Pennsylvanie, parlant de sa volonté de "tourner la page", elle a estimé que la domination du républicain sur la politique américaine depuis son élection surprise en 2016 avait conduit les Américains à "se braquer les uns contre les autres" et avait "épuisé" le pays.

Avant de mettre en garde les électeurs, dans le Wisconsin: "Donald Trump est un homme peu sérieux, mais les conséquences de son retour au pouvoir seraient, elles, extrêmement sérieuses".

Un argumentaire appuyé par Liz Cheney qui a expliqué que son soutien à la vice-présidente n'avait pas été un choix difficile, en tant que responsable politique mais aussi en tant que mère.

"Si vous ne vous voyez pas confier vos enfants à une personne, vous ne devriez pas en faire le président des Etats-Unis", a-t-elle dit.

- Sondages au coude-à-coude -

Les démocrates jettent toutes leurs forces dans la bataille pour soutenir leur candidate en lice depuis seulement trois mois face à Donald Trump qui est en campagne depuis deux ans.

Selon des chiffres officiels publiés lundi, l'équipe de campagne de Kamala Harris a dépensé 270 millions de dollars en septembre contre seulement 78 millions pour le camp Trump.

La vice-présidente, 60 ans depuis dimanche, a collecté plus d'un milliard de dollars depuis son entrée en campagne en juillet, après le retrait du président Joe Biden, d'après le New York Times, du jamais vu pour un trimestre de campagne.

Mais cet avantage financier peine à se traduire en capital électoral.

Si l'on en croit les sondages, les deux candidats restent au coude-à-coude mais certaines enquêtes récentes semblent montrer une légère avance, bien que toujours dans la marge d'erreur, en faveur de Donald Trump.

- Violence verbale -

Le candidat républicain, 78 ans, a affirmé lundi que la démocrate n'était pas "qualifiée pour se présenter", jugeant même qu'elle était "une menace pour la démocratie". Depuis Greenville, en Caroline du Nord, il a de nouveau mis l'accent sur la question de l'immigration, "problème numéro 1", "même devant l'économie" selon lui.

Laissant libre cours à sa rhétorique xénophobe, il a promis qu'avec sa victoire, "l'invasion de migrants prendra fin et la restauration du pays commencera".

"Je sauverai toutes les villes américaines qui ont été envahies et conquises, et nous mettrons ces criminels vicieux et assoiffés de sang en prison ou nous les expulserons de notre pays", a-t-il déclaré.

Ces derniers jours, le candidat républicain est aussi monté d'un cran dans la violence verbale vis-à-vis de sa rivale, la qualifiant de "vice-présidente de merde".

"Ce n'est pas une personne très intelligente", a-t-il renchéri mardi devant un groupe d'électeurs chrétiens.

La vice-présidente a également durci le ton contre Donald Trump, dont le comportement "avilit" selon elle la fonction présidentielle.

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