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Le président guatémaltèque Bernardo Arévalo a présenté dimanche au Congrès une réforme judiciaire qui permettrait la destitution de la procureure générale Consuelo Porras, controversée pour avoir lancé une croisade judiciaire en 2023 contre lui.
"J'ai décidé de présenter au Congrès de la République une initiative visant à réformer la loi organique du ministère public, permettant" que la procureure générale "soit démise de ses fonctions dans le cadre de la loi", a déclaré M. Arévalo dans un message radio-télévisé.
Le président Arévalo, qui n'a pas le pouvoir légal de démettre la procureure générale, l'avait publiquement appelée à démissionner, après l'avoir accusée d'avoir orchestré une tentative de "coup d'Etat" avec des manoeuvres judiciaires pour l'empêcher d'accéder à la présidence.
En mars, le bureau du procureur général de la nation, qui représente légalement l'Etat du Guatemala, avait, sur instruction du président, déposé une plainte contre la procureure générale et démandé la levée de son immunité.
M. Arévalo a remporté la présidentielle en août sur la promesse de combattre la corruption endémique dans le pays qui figure à la 154e place sur 180 dans le classement de l'ONG anticorruption Transparency International.
Consuelo Porras, qualifiée de "corrompue" par le ministère américain de la Justice, est accusée par Washington et l'UE de "saper la démocratie" en raison de ses enquêtes et de ses décisions controversées après la présidentielle, dont une qui a jugé "nulle et non avenue" l'élection remportée par M. Arévalo.
Mme Porras, dont le mandat expire en 2026, n'a pour l'heure fait aucun commentaire.