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La police géorgienne a fait usage de la force mardi contre des manifestants à Tbilissi, la capitale de la Géorgie, où des milliers de personnes étaient rassemblées pour la troisième semaine contre un projet de loi controversé.
Des policiers antiémeutes masqués sont intervenus, sans avertissement, utilisant du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc, frappant et arrêtant des dizaines de personnes, a constaté un journaliste de l'AFP.
Plus tôt dans la soirée, les protestataires s'étaient réunis devant le Parlement pour manifester contre le projet de loi sur "l'influence étrangère", jugé liberticide.
Bruxelles a affirmé que ce texte mettait en péril l'aspiration de la Géorgie, une ancienne république soviétique du Caucase, à devenir membre de l'Union européenne.
Depuis le 9 avril, le parti au pouvoir, le Rêve géorgien, tente de faire passer ce texte, après une tentative avortée au printemps 2023 face à des actions de protestation massives.
Selon ses détracteurs, le projet s'inspire de la loi russe sur les "agents de l'étranger" utilisée pour étouffer les voix dissidentes.
Les députés géorgiens ont débattu mardi du projet de loi en deuxième lecture. Le parti au pouvoir espère le faire voter d'ici à la mi-mai.
"Ils ont peur parce qu'ils voient notre détermination", a affirmé mardi soir à l'AFP une manifestante de 21 ans, Natia Gabissonia, devant le Parlement.
"Nous ne les laisserons pas faire passer cette loi russe et enterrer notre avenir européen", a-t-elle ajouté.
Des manifestations ont également eu lieu dans la deuxième ville géorgienne, Batoumi, et dans celle de Koutaïssi, selon le média indépendant Formula TV.
La veille, plusieurs milliers de personnes avaient participé à une contre-manifestation organisée devant le Parlement par le Rêve géorgien.
Le président du Conseil européen Charles Michel a estimé que le projet de loi n'était pas compatible avec le souhait de la Géorgie de devenir membre de l'Union européenne.
En décembre, l'UE a accordé à ce pays le statut de candidat officiel à l'adhésion à l'Union, tout en le prévenant qu'il devait notamment réformer son système judiciaire et son système électoral, renforcer la liberté de la presse et limiter la puissance des oligarques, avant que les négociations en vue de son intégration ne puissent officiellement commencer.