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Une délégation du Hamas arrivera lundi en Egypte pour remettre sa réponse à la récente contre-proposition israélienne en vue d'une trêve dans les combats dans la bande de Gaza et de la libération d'otages, a annoncé dimanche un haut responsable du mouvement palestinien à l'AFP.
La délégation, "emmenée par Khalil al-Hayya", membre de la branche politique du Hamas pour Gaza et très impliqué dans ces négociations, "rencontrera le directeur et des responsables du service de renseignement égyptien pour discuter et remettre la réponse du mouvement" palestinien, a précisé ce haut responsable sous le couvert de l'anonymat.
Le Hamas avait indiqué avoir reçu samedi une "contre-proposition" faite par Israël dans le cadre de la médiation du Qatar et de l'Egypte. La délégation doit aussi discuter d'une "nouvelle proposition égyptienne", a ajouté le haut responsable du mouvement palestinien.
Une autre source proche des négociations au sein du Hamas a indiqué à l'AFP que le mouvement était "prêt à discuter de façon positive de la nouvelle proposition" égyptienne, laquelle comporte "des avancées".
Le Hamas "souhaite parvenir à un accord garantissant un cessez-le-feu permanent, le retour volontaire" des déplacés, "un arrangement acceptable pour un échange" de prisonniers palestiniens contre des otages israéliens et "la fin du siège" de la bande de Gaza, a poursuivi cette source.
Une délégation égyptienne a rencontré vendredi des responsables israéliens en Israël. Le média Al-Qahera News, lié aux services égyptiens de renseignement, a affirmé que la réunion avait permis "des progrès notables pour rapprocher les vues des délégations égyptiennes et israéliennes".
Le site d'information américain Axios, citant deux responsables israéliens, a affirmé samedi qu'Israël s'était dit prêt dans sa dernière offre à discuter du "retour à un calme durable" à Gaza une fois des otages libérés. "C'est la première fois que les dirigeants israéliens laissent entendre qu'ils sont ouverts à discuter de la fin de la guerre à Gaza", estime Axios.
L'Egypte, le Qatar et les Etats-Unis tentent - en vain jusqu'ici - de convaincre Israël et le Hamas de cesser les combats, ininterrompus depuis la fin le 1er décembre d'une semaine de trêve qui avait permis la libération de 80 otages israéliens contre 240 prisonniers palestiniens des prisons israéliennes.
Les efforts diplomatiques se sont intensifiés ces derniers jours, alors qu'Israël martèle son intention de lancer une offensive sur Rafah, où sont regroupés selon elle les derniers bataillons du Hamas.
Cette opération annoncée suscite l'opposition des capitales et organisations internationales qui craignent un carnage parmi le 1,5 million de civils, selon l'ONU, qui, poussés par les combats, s'entassent dans cette localité de la lisière sud de la bande de Gaza.
Israël a lancé une offensive tous azimuts dans la bande de Gaza après l'attaque sans précédent menée le 7 octobre dans le sud d'Israël par le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007.
L'attaque du Hamas a entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Les combattants palestiniens ont également enlevé quelque 250 personnes, emmenées à Gaza. Parmi elles, selon Israël, 129 sont toujours dans la bande de Gaza, dont 34 sont considérées mortes par l'armée israélienne.
La vaste opération militaire menée en représailles dans la bande de Gaza par Israël, qui a promis d'anéantir le Hamas, a fait 34.454 morts, majoritairement des civils, selon le Hamas.