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Des "problèmes de neutralité" à l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, selon un rapport

L'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) dans la bande de Gaza a des "problèmes de neutralité" politique mais Israël doit encore fournir la "preuve" que certains de ses membres sont prétendument liés à des "organisations terroristes", conclut lundi un rapport remis au chef des Nations unies.

Reste que l'UNRWA est "irremplaçable et indispensable" aux Palestiniens, souligne ce groupe indépendant présidé par l'ancienne ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna et chargé par le secrétaire général Antonio Guterres d'une mission d'évaluation sur la "neutralité" de cette agence de l'ONU.

"L'UNRWA demeure cruciale pour apporter une aide humanitaire vitale et des services sociaux essentiels, notamment en matière de santé et d'éducation, aux réfugiés palestiniens à Gaza, en Jordanie, au Liban, en Syrie et en Cisjordanie", souligne le groupe dans un rapport très attendu d'une cinquantaine de pages.

"L'UNRWA est irremplaçable et indispensable pour le développement humain et économique des Palestiniens. De plus, beaucoup considèrent que l'UNRWA est une planche de salut humanitaire", écrit la mission pilotée par l'ex-cheffe de la diplomatie française.

"Mais en dépit de ce cadre solide, des problèmes liés à la neutralité persistent", relève-t-elle.

- "Menaces" -

Il s'agit "de cas d'employés du personnel exprimant publiquement leurs opinions politiques, de livres scolaires au contenu problématique venant du pays hôte et utilisés dans certaines écoles de l'UNRWA, de syndicalistes politisés proférant des menaces contre l'encadrement de l'UNRWA et perturbant des opérations" humanitaires, selon le groupe indépendant.

L'agence qui compte plus de 30.000 employés dans la région (Gaza, Cisjordanie, Liban, Jordanie et Syrie), est accusée par Israël d'employer "plus de 400 terroristes" à Gaza. Et 12 de ses employés sont accusés par les Israéliens d'avoir été directement impliqués dans l'attaque sans précédent du 7 octobre menée par le Hamas sur le sol israélien, qui a fait 1.160 morts, essentiellement civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles.

Des accusations qui ont entraîné la suspension de financements par certains pays donateurs, dont certains ont repris depuis.

"Sur la base d'une liste de mars 2024 contenant des numéros d'identité de Palestiniens, Israël a affirmé publiquement qu'un nombre significatif d'employés de l'UNRWA sont membres d'organisations terroristes. Cependant, Israël doit encore en apporter la preuve", prévient le groupe dans son rapport.

D'autant que l'UNRWA, créée par l'Assemblée générale de l'ONU en 1949, "est la colonne vertébrale des opérations humanitaires" à Gaza, avait répété la semaine dernière devant le Conseil de sécurité son patron Philippe Lazzarini, dénonçant une campagne "insidieuse" pour mettre fin à ses opérations.

"Démanteler l'UNRWA aura des répercussions durables", avait-il prévenu, avec pour conséquence notamment d'"aggraver la crise humanitaire à Gaza et accélérer l'arrivée de la famine".

La famine menace déjà le nord du territoire palestinien, où plus de 34.000 personnes, la plupart des civils, ont été tués depuis le début de l'offensive israélienne, selon le ministère de la Santé du Hamas.

burs-nr/rle

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