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De nouvelles manifestations contre l'extrême droite mercredi soir dans plusieurs villes, dont Lille, Toulouse ou Lyon, ont réuni au total plus de 11.700 personnes, dont beaucoup de jeunes, selon une source policière.
"Tout le monde déteste Bardella", scandait la foule dans le centre de Lyon, où près de 4.500 personnes ont manifesté contre le Rassemblement national (RN), selon la préfecture.
"Il faut vraiment mobiliser tous les abstentionnistes", déclare Thomas Brun, 25 ans, qui se dit enclin à s'engager davantage politiquement -chez LFI- après le score du RN dimanche aux élections européennes.
"Je suis venue dans l'optique de montrer aux jeunes que leur avis compte", assure de son côté Zoé, 18 ans, qui a voté pour la première fois dimanche.
Selon la préfecture, des manifestants ont fracturé deux portes d'un commissariat et vidé un extincteur à l'intérieur.
A Toulouse, plusieurs centaines de personnes sont descendues dans la rue, alors que la préfecture avait interdit toute manifestation.
"RN=SouFrance", "Le Front populaire contre Hitler", "A bas le R-Haine" ou "La France Pétain plomb", pouvait-on lire sur des pancartes.
"Il est important de montrer qu'on n'est pas d'accord avec l'extrême droite et que la jeunesse ne se désintéresse pas de la politique", explique Ninon, 21 ans.
La préfecture avait interdit cette manifestation non déclarée, estimant notamment que l'impossibilité d'identifier les organisateurs ne permettait pas d'"éviter la participation d'éléments susceptibles de la perturber".
- "Jamais vu ça" -
"C'est nul que ça soit interdit, mais je ne veux pas prendre de risque avec les policiers", affirme Insal, 19 ans, avant de quitter la foule.
Plus tard dans la soirée, après avoir sommé les derniers manifestants de se disperser, les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes, alors que des feux de poubelle étaient allumés, ont constaté une journaliste et un photographe de l'AFP.
A Lille, quelque 700 manifestants anti-RN, dont beaucoup de jeunes, ont rejoint le cortège hebdomadaire des sans-papiers, scandant entre autres "Bardella casse-toi, l'Assemblée n'est pas à toi!".
Jef et Caroline, respectivement 48 et 40 ans, prévoient de manifester à nouveau samedi. "S'il faut venir tous les jours, on le fera", précise Caroline qui a manifesté pour la première fois en 2002 contre la présence de Jean-Marie Le Pen au deuxième tour de l'élection présidentielle.
"Tout ne peut pas reposer sur la jeunesse. C'est important de ne pas considérer que parce qu'on a notre confort du quotidien, on a mieux à faire", ajoute-t-elle.
A Gignac, une commune de l'Hérault de près de 6.000 habitants où le RN est arrivé en tête avec 38% des voix, un rassemblement contre l'extrême droite a réuni quelque 200 personnes.
"J'avais jamais vu ça ici", s'étonne la boulangère, curieuse de voir autant d'agitation sur la place de l'Esplanade.
Brandissant une pancarte estampillée "Absurdistan", Olivier Lehmann, marionnettiste de profession, est venu chercher "des informations pour savoir comment parler aux électeurs du RN et leur faire comprendre que Bardella est un produit marketing".
A Alençon, dans l'Orne, la manifestation a réuni une centaine de personnes.
"On est un peu tous du même avis dans notre bande de potes au lycée", soutient Charlotte, 17 ans, précisant: "On est tous unis contre l'extrême droite".