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Le président russe Vladimir Poutine ne se rendra pas au sommet du G20 à Bali la semaine prochaine, a indiqué jeudi Moscou, signe d'un isolement diplomatique croissant depuis le lancement de son offensive en Ukraine.
La délégation de Moscou en Indonésie sera menée par le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, a indiqué le Kremlin aux agences de presse russes, confirmant une annonce de l'ambassade de Russie en Indonésie à l'AFP.
"Le programme du président Poutine est encore en cours d'élaboration, il pourrait participer virtuellement", a indiqué à l'AFP Ioulia Tomskaïa, cheffe du protocole de l'ambassade de Russie en Indonésie.
Cette annonce intervient après plusieurs mois d'incertitudes sur la venue du président russe au sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du G20, organisé les 15 et 16 novembre par l'Indonésie.
L'absence de M. Poutine à ce sommet du G20, le plus important rassemblement de dirigeants mondiaux depuis le début de la pandémie de Covid-19, illustre l'isolement croissant de Moscou sur la scène internationale causé par l'entrée de ses troupes en Ukraine, fin février.
Le président russe apparaît aussi comme un chef de guerre à la peine en Ukraine, où ses forces ont annoncé mercredi leur retrait de Kherson, une capitale régionale stratégique qu'elles occupaient dans le sud.
L'offensive russe est dénoncée par les pays occidentaux, qui livrent des armes à Kiev, mais aussi par des alliés de Moscou, comme l'Inde et la Chine, dont les dirigeants ont publiquement réprimandé M. Poutine.
En refusant d'aller à Bali, M. Poutine s'épargne un accueil qui s'annonçait glacial, et de possibles vexations, comme une mise à l'écart sur la photo de famille.
En juillet, Sergueï Lavrov, avait quitté prématurément une réunion des chefs de la diplomatie du G20 à Bali après avoir essuyé les critiques de plusieurs de ses homologues sur l'offensive en Ukraine.
- "Rien à proposer" -
Ces derniers mois, l'Indonésie a subi de fortes pressions de la part des Occidentaux pour exclure la Russie du sommet en réponse au conflit en Ukraine.
Mais le pays d'Asie du Sud-Est, qui privilégie une diplomatie indépendante des grands blocs, a résisté en arguant que le pays hôte du sommet devait rester neutre.
En août, le président indonésien Joko Widodo avait indiqué que Vladimir Poutine avait accepté son invitation.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dont le pays ne fait pas partie du G20, a aussi été invité par l'Indonésie et pourrait s'exprimer virtuellement, mais avait prévenu qu'il ne participerait pas si M. Poutine était présent.
Le président américain Joe Biden, qui a qualifié le président russe de "criminel de guerre" à plusieurs reprises, avait indiqué ne pas avoir l'intention de s'entretenir avec lui au G20.
Mais le président français Emmanuel Macron a longtemps continué à s'entretenir avec son homologue russe et a mis en garde sur les risques d'un isolement de la Russie.
Pour Konstantin Kalatchev, un politologue russe indépendant, la participation de M. Poutine au G20 "aurait eu du sens si une percée liée à la crise ukrainienne était attendue".
Cependant, souligne-t-il, M. Poutine "n'a pas de proposition susceptible de satisfaire les deux camps (...) Il n'a tout simplement rien à dire". Sans être un Etat "paria" comme la Corée du Nord, la Russie semble désormais "exclue" des questions qui "occupent les dirigeants mondiaux".
Car outre le conflit en Ukraine, le sommet du G20 à Bali se tient dans un contexte de crises multiples, avec des inquiétudes pour l'économie mondiale provoquées face à une inflation persistante et les répercussions du changement climatique.
L'Indonésie a confirmé la présence de 17 dirigeants, dont celle du président chinois Xi Jinping et de Joe Biden.