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Elena Aoun s'est exprimée sur le sentiment d'insécurité des Israéliens lors de son analyse de la situation actuelle au Proche-Orient.
Elena Aoun, professeure en relations internationales à l'UCLouvain était l'invitée du RTL info 13 heures pour évoquer la situation en Israël, un an après les attaques du 7 octobre. Notre grand reporter Christophe Giltay disait dans son Signé Giltay ce matin : "Avec ce qui se passe depuis un an, j'ai bien peur que les Israéliens ne se sentent jamais en sécurité".
"C'est fort probable", estime également Elena Aoun. "Il y a le traumatisme du 7 octobre. Vous avez aussi la durée, c'est quand même un an de souffrance aussi pour les Israéliens. Et puis vous avez au sein du pays un climat qui est entretenu à la fois par les médias mainstream et bien évidemment par l'establishment politique. Et puis il y a une diabolisation, une forme de déshumanisation qui a déjà été étudiée. Et en fait cette incapacité à se décentrer. Ce que je veux dire, c'est que les Israéliens sont dans cette bulle victimaire qui a bien sûr sa raison d'être, mais qui ne leur permet pas de se rendre compte que l'ennemi, c'est quand même la clé de la sécurité, à terme, d'Israël en tant que pays, en tant que peuple".
"Cet auto-centrement total du côté israélien est une des clés de l'impasse"
La professeure en relations internationales a également pointé le fait que ce sentiment d'insécurité vaut également pour les Palestiniens et pour les Libanais.
"On pose aussi la question de savoir : est-ce qu'il y a un seul Palestinien qui, depuis des décennies, se sent en sécurité ? Est-ce qu'aujourd'hui vous avez énormément de Libanais qui se sentent en sécurité ? Donc, on est dans cette équation et cette sur-focalisation, cet auto-centrement total du côté israélien est une des clés de l'impasse à laquelle on assiste aujourd'hui. Donc oui, on comprend la peur, sachant que la peur aussi se travaille. Et là, je renvoie notamment à l'histoire de l'Europe avec ce qu'on connaît de l'inimitié, notamment entre Français et Allemands, qui a su à un moment donné être inversée, je dirais", a-t-elle poursuivi.