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L'armée colombienne va reprendre ses actions "offensives" contre la guérilla guévariste de l'Armée de libération nationale (ELN), après l'expiration samedi du cessez-le-feu en vigueur depuis 2023, a annoncé lundi le ministre de la Défense, Ivan Velasquez.
"Les opérations offensives reprennent. C'est l'ordre donné par le commandant général des forces militaires" à toutes les unités de l'armée, a déclaré M. Velasquez lors d'une conférence de presse.
Malgré l'insistance ces derniers jours de l'ONU, de l'Eglise catholique et du gouvernement pour que ce cessez-le-feu soit renouvelé, l'ELN guévariste a laissé la trêve expirer cette fin de semaine.
Samedi, la délégation de paix de l'ELN a publié un communiqué sur le réseau social X, dans lequel elle souligne le "non-respect", selon elle, par le gouvernement des accords signés ces derniers mois lors des cycles de négociation tenus à Cuba, au Venezuela et au Mexique.
Dans ce communiqué, la guérilla a exigé du gouvernement qu'il retire l'ELN de la liste des "groupes armés organisés" (GAO), qui inclut divers groupes armés et notamment les guérillas affichant un discours politique ou idéologique.
Si le gouvernement accède à cette demande, l'ELN a promis de reprendre les discussions "pour évaluer le cessez-le-feu et décider de sa poursuite".
Interrogé sur les exigences de l'ELN, M. Velasquez a déclaré lundi que "c'est une question qui peut toujours faire l'objet d'une discussion".
En avril, l'ELN avait annoncé le gel des pourparlers de paix, fustigeant notamment la mise en place d'un dialogue entre le gouverneur du département de Narino (sud-ouest) et une faction dissidente de l'ELN, en parallèle aux pourparlers en cours.
Gustavo Petro, premier président de gauche de l'histoire de la Colombie, tente de désamorcer le conflit qui dure depuis six décennies dans le pays en organisant des pourparlers avec la guérilla et d'autres groupes armés.