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Le gouvernement camerounais a dénoncé jeudi "la montée des propos injurieux contre les institutions et ceux qui les incarnent" venant de concitoyens et de leaders politiques, dans la perspective de l'élection présidentielle en 2025.
"La liberté (...) ne saurait donner à quiconque, la latitude d'attenter aux Institutions de la République, ni à l'honorabilité de celles et ceux qui les incarnent, au premier rang desquels (...) Paul Biya", a affirmé René Emmanuel Sadi, porte-parole du gouvernement dans un communiqué diffusé par la radio d'État.
Il a condamné les "écarts de langage" de certains concitoyens, "fussent-ils leaders de partis politiques ou d'opinion", "sous couvert de la démocratie" et appelé à la "retenue".
Le ministre a toutefois garanti que le Cameroun, dont la présidence est assuré par Paul Biya, 91 ans depuis 42 ans, "se veut une démocratie et un Etat de droit" dans lequel "les Camerounais peuvent s'exprimer sans aucune contrainte".
Ces déclarations interviennent après la publication mardi d'un arrêté par le préfet du département du Mfoundi, où se trouve la capitale Yaoundé, menaçant "d'une interdiction de séjour dans le département (...) toute personne qui outrage dangereusement les institutions ou celui qui les incarne."
Le pouvoir de M. Biya est régulièrement accusé, par les ONG internationales de défense des droits humains, de réprimer toute opposition.
Human Rights Watch (HRW) s'est inquiétée début juillet de l'arrestation de l'artiste Aboubacar Siddiki, connu sous le nom de Babadjo, pour "perturbation de l'ordre public, manifestation et discours de haine" qui venait de recouvrir la liberté après une peine de trois mois de prison pour avoir insulté un gouverneur local.
En mars, l'ONG avait dénoncé la "répression" du pouvoir camerounais contre l'opposition à l'approche des élections de 2025, après que le gouvernement de Paul Biya a déclaré "illégal" le regroupement de ses principaux partis dans deux plateformes.