Partager:
Le bilan des manifestations au Bangladesh est monté à au moins 75 morts, selon un décompte de l'AFP. Le mouvement de contestation étudiante a tourné à l'affrontement avec le pouvoir.
Ce bilan, établi auprès de sources hospitalières, témoigne de la violence inédite des troubles qui secouent ce pays musulman de 170 millions d'habitants sur fond de chômage massif des diplômés.
Le Haut-Commissaire de l'Onu pour les droits de l'homme Volker Türk a condamné la répression vendredi critiquant des attaques "particulièrement choquantes et inacceptables" contre les manifestants étudiants.
Les autorités ont réagi en interdisant vendredi "tous les rassemblements, les processions et les réunions publiques à Dacca", la capitale, après avoir coupé jeudi l'internet et fait fermer les écoles et universités en début de semaine.
La police a également annoncé l'arrestation de l'un des principaux opposants, Ruhul Kabir Rizvi Ahmed, l'un des responsables du Parti nationaliste du Bangladesh (BNP). "Il est confronté à des centaines d'affaires", a simplement déclaré à l'AFP Faruk Hossain, le porte-parole de la police de Dacca.
Malgré cela, la contestation se poursuit à travers le pays. Dans le district de Narsingdi (centre), des manifestants ont pris d'assaut une prison.
Des affrontements ont aussi éclaté lorsque les étudiants sont de nouveau descendus dans la rue avant des contre-manifestations progouvernementales prévues après les prières de midi. Selon des témoins, la police a tiré des grenades lacrymogènes en plusieurs lieux de Dacca.
Les manifestations quasi quotidiennes lancées début juillet visent à obtenir la fin des quotas d'embauche dans la fonction publique qui réservent plus de la moitié des postes à des groupes spécifiques, notamment aux enfants des vétérans de la guerre de libération du pays contre le Pakistan en 1971 et qui favorisent les proches du pouvoir. Elles ont dégénéré en heurts violents depuis lundi.