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Amnesty International réclame une enquête contre Israël pour crimes de guerre. D'après l'ONG de défense des droits de l'homme, des quartiers entiers de Gaza, le long de la frontière de l'enclave palestinienne avec Israël, ont été détruits. Plus de 90% des bâtiments seraient ruinés ou gravement endommagés. Plus de la moitié des cultures ont également été détériorées
Des quartiers entiers complètement rasés. Sur des vidéos partagées sur les réseaux sociaux, des soldats israéliens se félicitent de la mission accomplie. "Voilà le lever de soleil sur les décombres de ce qui était autrefois Shajaya", expliquent-ils.
Les images satellites récoltées par Amnesty montrent des destructions méthodiques des territoires palestiniens le long de la frontière avec Israël. "En fait, il y a des destructions systématiques. Il y a d'abord les bâtiments qui ont été largement endommagés, plus de 90%. Ensuite il y a les terres. Les terres, c'est 52% qui ont été très fortement endommagées. On voit bien que c'est une pratique systématisée parce qu'on a vraiment toute une ligne qui court sur 1,8km dans la bande de Gaza", estime Carine Thibaut, directrice générale de l'ONG.
Une forme de zone tampon créée par l'armée israélienne et qui couvre 58km2, soit 16% du territoire gazaoui. Pour les autorités israéliennes, ces actes font partie des objectifs de combat contre le Hamas. Mais Amnesty International y voit plutôt des démolitions disproportionnées et injustifiées. "D'une part, on a une sanction collective. Donc c'est toute une population qui est punie, qui n'aura plus de maison, qui n'aura plus d'endroit pour se nourrir. Mais c'est aussi un crime de guerre parce qu'en réalité, on fait une destruction qui est une destruction systématique mais qui n'a pas d'objectif militaire, ce qui est constitutif de crime de guerre, ce qui est une violation du droit international humanitaire", précise-t-elle.
Amnesty dit avoir interpellé les autorités israéliennes mais sans obtenir de réponse. L'organisation non-gouvernementale demande l'ouverture d'une enquête internationale pour crime de guerre. Sur l'ensemble de la bande de Gaza, l'ONU estime que 2 tiers du bâti ont été endommagés ou rasés depuis le 7 octobre.