Partager:
"C'est un symbole qui tombe": une statue de l'abbé Pierre a été déboulonnée mardi dans le village de Norges-la-Ville (Est), abritant la deuxième communauté Emmaüs de France, a constaté l'AFP.
"Il n'y a eu aucun débat", a résumé Denis Mailler, le maire de la commune de 940 habitants, au nord de Dijon. Le conseil municipal a entériné la semaine dernière le déboulonnage de la statue, "par un vote unanime", selon lui.
La sculpture en résine, de taille réelle, avait été installée en 2013 sur un piédestal, à quelques pas de la mairie, en hommage au fondateur d'Emmaüs.
L'association possède à Norges sa deuxième communauté en importance, avec des hébergements pour 120 précaires, ainsi qu'un important dépôt-vente et un centre de recyclage.
"On ne pouvait pas faire autrement. La raison est évidente", a expliqué le maire dans une allusion à la série de témoignages de femmes accusant l'abbé Pierre de violences sexuelles, entre les années 1950 et les années 2000.
"C'est une tristesse car, pour moi, l'abbé Pierre représentait beaucoup. C'était un symbole. Un symbole qui tombe", a ajouté M. Mailler, peu avant que la statue soit démontée et emmenée jusque dans les ateliers municipaux du village. "On verra ce qu'on en fait", lâche le maire.
Le centre Emmaüs de Norges approuve : "Cela ne pose pas de souci de note côté", a confié son président à l'AFP. "Nous sommes une communauté Emmaüs, pas la communauté de l'abbé Pierre. C'est la compétence de la mairie".
"J'ai été prévenu et j'ai accepté cette décision sans problème", réagit Yves Roulleau, le plasticien qui avait créé la statue. "A l'époque, la France était sous le choc de sa disparition (de l'abbé Pierre). Après les révélations, il en est tout autrement", ajoute-t-il, recommandant même de "détruire" son oeuvre, une décision qui appartient au conseil municipal.