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"J'ai entendu que vous vouliez que cela change": dans une lettre publiée dimanche soir dans la presse quotidienne régionale, Emmanuel Macron a tracé quelques perspectives pour l'après 7 juillet, et donc l’après second tour des élections législatives anticipées.
En France, à une semaine du premier tour des législatives, Emmanuel Macron est revenu dans la bataille, dans une lettre adressée aux Français. Il a promis de changer sa manière de gouverner, malgré des sondages très défavorables. Il a également confirmé qu'il resterait bien en fonction jusqu'en 2027.
Souvent, à la messe, le dimanche, les fidèles écoutent la lecture de lettres de Saint Jean ou de Saint Paul. Eh bien hier, c'était l'épître de Manu à tous les Français. Un texte publié par de nombreux journaux régionaux, très implanté dans les provinces. Malgré les demandes pressantes de ses fidèles, de ne plus s'impliquer dans la campagne, il n'a pas pu résister. Et comme à la messe, il a prononcé son mea culpa.
Après une longue justification sur sa décision de dissoudre, il a confessé avoir mesuré le malaise démocratique, l'inquiétude, le rejet et même parfois la colère qu'il a pu susciter. Mais il n'en démord pas, c'était la meilleure solution dans l'intérêt du pays. Après la contrition, les intentions.
La manière de gouverner doit changer profondément, écrit-il. Et il promet d'apporter des réponses beaucoup plus fortes et fermes sur l'insécurité et l'impunité. Ça, c'est une pierre dans le jardin de Jordan Bardella. Mais il y en a pour tout le monde, car il estime également qu'il faudra refonder la politique de l'enfance, protéger mieux les jeunes et lutter plus fortement contre les discriminations face à la demande forte de justice sociale.
Un coup à droite, un coup à gauche. Et au final, c'est toujours le même évangile. Renvoyer dos à dos ses deux adversaires, le Rassemblement National et la Nouvelle Union Populaire écologique et sociale. Appelant une fois de plus à choisir ses disciples. Cette troisième voie est la meilleure pour le pays, lance-t-il à la manière de Jean-Paul II. N'ayez pas peur, ne vous résignez pas, votez!
Pour l'instant, au vu des sondages, il s'agirait plutôt d'un vœu pieux. Sur les 577 députés de l'Assemblée Nationale, son parti recueillerait entre 75 et 105 élus. La Nouvelle Union Populaire écologique et sociale de 180 à 210 et le Rassemblement National de 210 à 250. Personne n'atteindrait la majorité absolue de 289. Et Emmanuel Macron a bien confirmé qu'il avait l'intention de rester à l'Élysée jusqu'à la fin de son mandat, même s'il était obligé de subir une cohabitation avec l'un de ses adversaires. Il promet de rester le protecteur des institutions et de continuer à porter la voix de la France à l'étranger, deux des principales prérogatives du chef de l'État.
Dans son for intérieur, il reste persuadé que les Français vont communier avec lui. Ça tiendrait du miracle, me direz-vous. Oui, mais dans la Bible, on désigne parfois le Messie sous le nom d'Emmanuel.