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Signé Giltay: après le viol d'une adolescente juive à Courbevoie, l'antisémitisme prend plus de place dans les discours politiques

La campagne législative se complique en France, parce qu'il y a cette affaire de viol en réunion sur une adolescente juive de 12 ans. L'antisémitisme prend de plus en plus de place au sein du discours politique.

C'est une affaire extrêmement sensible et douloureuse qui secoue la société française. Ça s'est passé samedi à Courbevoie, tout près de Paris. Une jeune fille de 12 ans... 12 ans, a expliqué avoir été abordée par trois adolescents et entraînée dans un hangar alors qu'elle se trouvait dans un parc proche de son domicile. Elle a été traitée de sale juive, frappée, violée, puis menacée de mort si elle révélait les faits, des faits qui ont été filmés.

Trois mineurs ont été interpellés. Deux d'entre eux ont été mis en examen pour viol en réunion, menace de mort, injures et violences antisémites. Un troisième suspect a été placé sous le statut de témoin assisté. Ils sont très jeunes, 13 ans pour les deux plus âgés, 12 ans pour le troisième.

Dès que l'information a circulé, tous les acteurs de la campagne électorale ont dû prendre position, à commencer par le président Macron. Il a demandé en Conseil des ministres qu'un temps d'échange soit organisé dans les prochains jours dans les écoles sur le racisme et l'antisémitisme, une opération qui sera difficile à organiser car en ces périodes d'examen, de nombreuses écoles ne font déjà plus cours.

La condamnation a évidemment été unanime de la gauche à la droite, de Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon, mais avec une arrière-pensée électorale. Le leader de la France insoumise a en effet déclaré il y a quelques jours que l'antisémitisme était résiduel en France, ce qui lui a valu d'être attaqué de toutes parts car on l'accuse au contraire de l'alimenter dans le choix qu'il a fait de dénoncer systématiquement les opérations militaires d'Israël à Gaza.

Ses adversaires estiment qu'il cherche à capter le vote des populations musulmanes. Et on aboutit à un paradoxe historique. Alors que l'antisémitisme était depuis le XIXe siècle marqué à l'extrême droite, c'est maintenant l'extrême gauche qui en est accusée.

Derrière ces joutes politiques, il y a une réalité. Les actes antisémites ont flambé en France. 366 faits antisémites ont été recensés entre janvier et mars, soit une hausse de 300% par rapport aux trois premiers mois de 2022. Et ça, alors qu'on vient de célébrer les 80 ans du débarquement et la défaite du nazisme, c'est plus que scandaleux... C'est inadmissible.

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