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L'avocate de deux accusés de la sordide affaire des Viols de Mazan crée la polémique.
Elle s'appelle Me Nadia El Bouroumi et son comportement suscite quelque peu l'indignation sur la toile. L'avocate du barreau d'Avignon est connue pour diffuser régulièrement les secrets et coulisses de sa profession sur les réseaux.
Et celle qui défend deux accusès dans le cadre du procès des viols de Mazan - l'un reconnaissant des touchers sans pénétration et l'autre niant la soumission chimique - ne déroge pas à sa propre règle. L'engouement médiatique autour de cette affaire semble, au contraire, la pousser plus que jamais.
Alors que chaque jour regorge de nouveaux détails sordides, l'avocate, elle ne manque de poster des photos légendées: "Ça chauffe aux assises". Et surtout de débriefer les audiences. "Je sors du procès Pelicot, fffffouh! On a diffusé des photos de Madame qui sont effectivement dans des positions qui posaient problème puisque depuis quelques jours elle nous expliquait que jamais elle n'avait participé à quoi que ce soit", indique-t-elle dans une vidéo datée du 19 septembre. "Quand elle voit les vidéos, je pense qu'elle ne s'y attendait pas, elle s'est mise en colère. J'ai pris le micro en disant que c'est elle qui voulait que ça soit public, que maintenant il ne s'agissait pas de se plaindre..."
Un comportement qui créé une certaine polémique sur les réseaux sociaux. "Ça arrive souvent que des avocats publient ce genre de stories?", s'interroge une internaute sur X. "On se croirait dans une télé-réalité. Celle que Le Monde décrit comme la 'bruyante figure de proue de la défense' a vraiment une façon très personnelle de peser dans la médiatisation de ce procès historique."
"Je ne compends pas ce qui vous choque"
Interrogée par notre confrère de BFM TV ce vendredi 20 septembre, Me Nadia El Bouroumi s'explique. "Je ne comprends pas ce qui vous choque, j'ai un compte Instagram depuis quatre ou cinq ans, sur lequel j'explique mes journées de travail au-delà de ce qui peut paraître puisque tout le monde ne connaît pas le monde judiciaire." Puis elle ajoute: "Ces vidéos ont été déformées quant à leur contenu et à leurs conséquences."
Elle reconnaît des vidéos diffusées avec "L'énergie qui est la sienne" mais se défend. "Ma stratégie n'est pas de dire que Madame Pélicot n'est pas une victime (...) c'est juste de dire qu'elle n'était pas un poids mort"
Pour information, l’avocate veut plaider l’acquittement pour ses deux clients.
A-t-elle le droit?
Dans les faits, si l'avocat ne diffuse pas de données confidentielles et clés pour le procès afin de respect le secret professionnel, il est autorisé à prendre la parole sur les réseaux sociaux. Cependant, le site codedeonto "L'avocat doit toujours faire preuve de prudence dans ses propos et veiller à respecter les principes essentiels (article 10.5 du RIN dernier alinéa)." Est également précisé que l’Ordre des avocats "n’a pas vocation à valider une page de blog ou réseau social. Cependant, l’avocat doit, en toutes circonstances, respecter ses règles déontologiques, notamment la probité."