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En France, le nouveau Premier ministre Michel Barnier poursuit ses consultations. Ces jours derniers, il a rencontré les leaders des partis de droite et du centre et a confirmé hier qu'il y aurait un gouvernement la semaine prochaine. A-t-on déjà eu une idée du casting?
"Défi", "Casse-tête", "Mission impossible"... La presse française rivalise de formules pour qualifier la situation dans laquelle se trouve Michel Barnier. Il sait qu'il n'aura qu'une majorité relative au Parlement. Mais l'idée d'Emmanuel Macron était de constituer un rassemblement le plus large possible allant de la droite républicaine à la gauche social-démocrate.
Cette semaine, le Premier ministre a fait le plus facile, en rencontrant ses alliés naturels. Son propre parti, le LR, et les différents mouvements macronistes. Pour les macronistes, pas de problème, ils sont au gouvernement et ça ne les gênerait pas d'y rester. Mais Michel Barnier a déclaré à plusieurs reprises qu'il s'agirait bien d'un nouveau gouvernement et pas d'un simple remaniement. Le nombre de sortants maintenus sera donc limité.
Plusieurs noms circulent néanmoins, et notamment pour la Défense et les Affaires étrangères, le fameux domaine réservé du Président. Les deux titulaires actuels, Sébastien Lecornu et Stéphane Séjourné se verraient bien rempiler. C'est le cas également du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, mais qui pourrait changer de portefeuille. Forte du succès des JO, la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, aimerait bien aussi prolonger son bail.
D'autres profils apparaissent, comme Rachida Dati, pressentie pour être porte-parole. En revanche, le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, est en train de faire ses adieux. Il pourrait être remplacé par un républicain, puisqu'après avoir hésité, le parti de Michel Barnier a finalement accepté de participer au gouvernement.
Un poids lourd centriste comme François Bayrou pourrait aussi faire partie de l'équipe. À droite et au centre, le Premier ministre ne manque pas de candidats. Son problème, c'est l’autre bord de sa potentielle coalition: le Nouveau Front Populaire fait bloc contre lui, y compris les socialistes qui ont annoncé qu'ils voteraient la censure. Le maire PS de Saint-Ouen, Karim Bouamrane, contacté, a décliné l’offre. Michel Barnier va donc avoir beaucoup de mal à débaucher des personnalités de gauche.
Bon, Ségolène Royal a dit qu’elle était disponible. Et paraît-il, Manuel Valls aussi. Mais ça ferait un peu réchauffer quand même. Et Michel Barnier, à qui on reproche parfois ses 73 ans, ne peut pas se permettre de donner l'impression de former un gouvernement d'autrefois. Alors, il reste les personnalités de la société civile. Là aussi, ce n’est pas évident... Par exemple, l’ancien patron du premier syndicat français, la CFDT, Laurent Berger, a également refusé un portefeuille.
On dit parfois en France que Premier ministre, c'est le pire job de la République... Michel Barnier est en train de le découvrir.