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Plusieurs milliers de personnes ont défilé samedi à Paris et dans plusieurs villes de France pour exprimer leur "solidarité avec les peuples palestinien et libanais" et réclamer au gouvernement français d'agir davantage.
A Paris, sous un soleil radieux, 5.000 manifestants, selon la police, ont défilé de la place de la République à celle de Clichy, aux cris de "Free Free Palestine" et "Gaza, Gaza, Paris est avec toi", drapeaux palestiniens, libanais et de partis politiques de gauche (NPA, Nouveau front populaire, LFI, PCF, etc.) au vent.
Plusieurs figures de l'extrême gauche étaient présentes, notamment les Insoumis Jean-Luc Mélenchon, Manon Aubry ou encore Manuel Bompard. Parmi eux, le député Thomas Portes, interrogé par l'AFP, a demandé une nouvelle fois au président Emmanuel Macron de "reconnaître l'Etat de Palestine".
Au micro d'un camion présent dans le cortège, Jean-Luc Mélenchon a réitéré son appel aux étudiants à "pavoiser aux couleurs de la Palestine" et "du Liban" à partir du 8 octobre, en réaction à une circulaire ministérielle sur le maintien de l'ordre dans les universités à la veille du 7 octobre, date anniversaire de l'attaque du Hamas en Israël.
Emmanuel Macron s'est lui prononcé dans l'après-midi pour l'arrêt des livraisons à Israël d'armes utilisées à Gaza. Mais pour Mohammed Ghili, 52 ans et membre de l'association Solidarité Palestine, si "c'est une bonne nouvelle, ça arrive bien trop tard" face à ce qu'il nomme "génocide".
Pour Sanna El-Fazani, 21 ans, une étudiante égypto-libyenne à Paris, le problème est qu'"il y a d'autres pays qui continuent de soutenir Israël. Les Etats-Unis surtout".
Maya (elle n'a pas voulu donner son patronyme), 37 ans, chercheuse en physique franco-libanaise, est, elle, arrivée de Beyrouth il y a une semaine. Elle se dit "sidérée du traitement médiatique" de l'escalade au Liban. "On n'entend pas parler des bombardements des civils tous les jours. (...) On demande des actions du gouvernement français ou des gouvernements européens."
A Lyon, un millier de personnes ont également défilé, selon la préfecture. Parmi elles, Jérôme Faÿnel, président du Collectif 69 de soutien au peuple palestinien. Pour lui, c'était l'occasion de dénoncer l'anniversaire, lundi, "d'un an de brutalité inouïe".
- "Combat de justice" -
Flo, 22 ans, habitant de Vienne (Isère) au chômage, qui n'a pas souhaité donner son nom de famille, est venu manifester comme il le fait depuis un an, et pour lui, c'est un "combat": pas un "combat symbolique", mais un "combat de justice" pour les peuples palestinien et libanais.
A Toulouse, 300 manifestants ont scandé le nom de "Georges Abdallah", en référence au militant libanais pro-palestinien Georges Ibrahim Abdallah, incarcéré depuis 40 ans pour complicité d'assassinat. Le 7 octobre doit être examinée sa 11e demande de mise en liberté.
"Comment mettre une décision de justice le 7 octobre ?", s'est emportée Soraya, 50 ans, qui n'a pas souhaité donner son nom de famille. Elle dénonce "un parti pris" de la justice, un an jour pour jour après l'attaque sans précédent du Hamas en Israël qui a fait 1.205 morts, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes et incluant les otages morts ou tués en captivité dans la bande de Gaza.
A Nantes, deux défilés regroupant en tout quelque 350 personnes, selon une journaliste de l'AFP, ont parcouru les rues du centre-ville.
A Strasbourg, les manifestants étaient 200, tout comme à Bordeaux, où ils ont effectué une minute de silence "en hommage aux martyrs" avant de déambuler dans le calme, en scandant "Palestine vivra, Palestine vaincra".
Ces manifestations avaient lieu alors qu'Israël vient de mener de nouveaux bombardements au Liban, notamment dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah pro-iranien, et s'apprête à commémorer lundi l'attaque du 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande de Gaza.
Au moins 41.825 Palestiniens y ont été tués, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.
Au Liban, selon les autorités, ce sont plus de 2.000 personnes qui ont été tuées depuis octobre 2023, dont plus d'un millier depuis le 23 septembre.
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