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Près de 500 jours après le verdict rendu en première instance, le procès en appel de deux proches de l'auteur de l'attentat de Nice, le deuxième plus meurtrier commis en France, s'est ouvert lundi matin devant la cour d'assises spéciale de Paris.
Mohamed Ghraieb, Franco-Tunisien de 48 ans, et Chokri Chafroud, un Tunisien de 44 ans, les deux seuls des huit accusés de première instance à avoir fait appel, avaient été condamnés à 18 ans de réclusion (sur 20 ans encourus) pour participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle. Les premiers mots des accusés ne sont pas prévus avant mardi.
L'attaque au camion-bélier avait fait 86 morts sur la promenade des Anglais à Nice, dans le sud-est de la France, le 14 juillet 2016. Son auteur, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, un chauffeur-livreur tunisien de 31 ans au caractère instable, a été tué par la police le jour de l'attaque. "Les victimes attendent principalement que la cour d'appel confirme les condamnations, voire aille au-delà concernant le quantum des peines", a indiqué l'avocate niçoise Me Olivia Chalus-Penochet, qui représente plusieurs parties civiles.
Plus de 2.500 personnes se sont constituées parties civiles. Parmi elles, 230 ont prévu de s'exprimer à la barre. Contrairement à ce qui s'était passé au premier procès, ni François Hollande ni Bernard Cazeneuve, à l'époque président de la République et ministre de l'Intérieur, ne devraient en revanche témoigner. Selon l'association "Une voie des enfants", citée par la station de radio locale France Bleu Azur, neuf mineurs devraient témoigner pour la première fois à l'occasion du procès en appel.
Ces enfants ne se déplaceront pas à Paris et livreront leur témoignage depuis Nice. Selon l'avocate de l'association, Me Marie-Pierre Lazard, "il y avait 3.000 enfants présents sur la promenade des Anglais" le soir de l'attaque. "Sept cents ont été suivis par la cellule psychologique spécialement créée après l'attentat", a-t-elle ajouté.
Projet criminel
Comme lors du procès en première instance, l'audience sera filmée et enregistrée pour les archives. Une webradio, en plusieurs langues, permettra aux parties civiles qui ne peuvent se rendre à Paris de suivre les débats en léger différé.
Il sera également possible de suivre le procès en visio depuis Nice. En rendant son verdict, la cour de première instance avait estimé que Mohamed Ghraieb et Chokri Chafroud avaient participé au projet criminel de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, notamment en circulant avec lui à bord de son camion quelques jours avant l'attentat. Lors des débats, les deux accusés ont toujours proclamé leur innocence en affirmant tout ignorer des projets criminels de leur compatriote.
Leurs avocats ont indiqué qu'ils plaideraient l'acquittement. L'attentat de Nice a été le deuxième attentat le plus meurtrier commis en France après les attaques menées contre le Stade de France, la salle de concerts du Bataclan et des terrasses de bars et restaurants à Paris le 13 novembre 2015. Avant les faits, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel était plus connu pour des actes de violence, notamment contre son épouse, que pour sa proximité avec la mouvance jihadiste.
Le soir du 14 juillet 2016, il avait délibérément foncé au volant d'un camion de 19 tonnes dans la foule réunie pour assister au traditionnel feu d'artifice. Avant d'être neutralisé par la police, il a tué 86 personnes, dont une quinzaine d'enfants et 33 de nationalité étrangère, et en a blessé plus de 450. Cette attaque avait été revendiquée, deux jours après les faits, par l'organisation État islamique (EI).
L'enquête n'a cependant pas permis d'établir un lien direct entre l'attentat et l'organisation jihadiste. Cette revendication "paraît être davantage une revendication de pure opportunité", a conclu l'enquête. Le procès se déroulera jusqu'au 14 juin.