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Militaire Sentinelle blessé au couteau à Paris: le suspect interné en psychiatrie

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JULIEN DE ROSA

L'homme qui a blessé au couteau un militaire de l'opération Sentinelle gare de l'Est à Paris lundi soir, déjà connu pour sa "dangerosité psychiatrique", a été interné mardi matin, après quelques heures de garde à vue.

La garde à vue du mis en cause, âgé de 40 ans, né en République démocratique du Congo et de nationalité française, "a été levée à 08H35 aux fins d'une prise en charge à l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police (I3P)", a confirmé le parquet de Paris.

Peu avant 22H00, cet homme a porté un coup de couteau "entre les deux omoplates" du militaire qui patrouillait, avait indiqué à l'AFP une source policière lundi soir.

Il a très vite été interpellé par les autres soldats présents et le militaire blessé a été "évacué conscient vers l'hôpital", avait détaillé cette source.

Selon les premiers éléments, l'agresseur "se dit chrétien et aurait crié +Dieu est grand+ en français" lors de l'agression, avait rapporté à l'AFP lundi soir la source policière. Il dit avoir agi "parce que les militaires tuent des gens dans son pays".

- Pas "d'inquiétude" pour le militaire -

Le militaire blessé était mardi matin toujours en observation à l'hôpital, où il devrait rester 48 heures, mais son état ne suscite pas d'inquiétude, a indiqué à l'AFP un porte-parole de l'état-major, le colonel Guillaume Vernet.

Le parquet de Paris a indiqué mardi matin que l'enquête, initialement ouverte pour "tentative de meurtre", se poursuivait désormais pour "tentative d’assassinat".

Le deuxième district de la police judiciaire parisienne est chargé des investigations, qui se poursuivent "autour des faits et de la personnalité du mis en cause", a rappelé le parquet mardi.

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JULIEN DE ROSA

Le suspect est déjà connu de la justice, notamment pour un meurtre commis en 2018. Il avait à l'époque mortellement poignardé un jeune homme de 22 ans à la station RER Châtelet-les-Halles, en plein coeur de Paris.

Il a par la suite été déclaré irresponsable pénalement en raison d'une abolition du discernement et n'avait donc pas été jugé, selon une décision consultée par l'AFP.

Selon cet arrêt de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris, datée de 2020, une expertise psychiatrique avait conclu qu'il était atteint d'une "probable maladie schizophrénique évolutive depuis plusieurs années sans prise en charge médicale jusqu'à actuellement".

L'arrêt de la cour d'appel mentionnait par ailleurs qu'il "avait fait l'objet de procédures pour violences volontaires en 2016 et 2017".

Les experts psychiatres ont pointé "sa dangerosité psychiatrique" et que ses "troubles mentaux étaient de nature à compromettre la sûreté des personnes ou à porter atteinte de façon grave à l'ordre public", peut-on lire dans la décision de 2020, qui ordonnait une hospitalisation complète dans une unité pour malades difficiles (UMD).

L'homicide qu'il a commis "était en lien avec le sentiment d'insécurité qu'il éprouvait du fait de la conviction délirante d'être dans un état de guerre", selon l'un des médecins consultés à l'époque.

Selon la préfecture du Val-de-Marne, la mesure d'hospitalisation sous contrainte prise par le préfet n'a jamais été levée depuis janvier 2018. Il était au pôle UMD de Villejuif jusqu'en novembre 2022, avant d'être transféré à Melun, en Seine-et-Marne.

En mars 2023, les médecins l'avaient autorisé à être hospitalisé en ambulatoire mais il a été constaté que le mis en cause "ne se rendait plus au centre de soin dédié", a indiqué à l'AFP la préfecture de Seine-et-Marne qui a "ordonné son hospitalisation complète le 11 juillet".

L'homme, naturalisé français en 2006, selon l'une des sources policières, a également été condamné à deux reprises pour violences sur conjoint.

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