Partager:
La présidente du Mexique Claudia Sheinbaum a reçu mardi les insignes du pouvoir lors d'une cérémonie avec des représentants des peuples indigènes devant des dizaines de milliers de personnes à Mexico, quelques heures après son investiture officielle.
"Petite soeur Claudia, nous te recevons avec amour et avec joie. Tu es la voix de celles qui n'ont pas eu voix au chapitre pendant longtemps", lui a déclaré une femme indigène sur fond de fumée d'encens et au son d'une corne de brume sur le Zocalo, l'immense place sous les fenêtres du palais national, siège de la présidence.
Les représentants des 70 peuples indigènes et afrodescendants lui ont remis le "bâton du pouvoir".
Petite-fille de grands-parents juifs de Bulgarie et de Lituanie, Mme Sheinbaum a été élue sous l'étiquette du Mouvement pour la régénération nationale (Morena, gauche).
Morena affirme gouverner pour "les pauvres d'abord", dont les peuples indigènes, en menant à bien la "Quatrième transformation" du Mexique, après l'indépendance de 1821, la Réforme de 1857 (laïcité) et la Révolution (1910-17).
"Non au racisme, non au classisme, non au machisme", a déclaré Mme Sheinbaum, qui est restée un moment debout les mains levées selon les codes de la cérémonie.
Dans son deuxième discours de la journée, elle a énoncé point par point son programme, comme le matin lors de son investiture devant les députés et les sénateurs réunis en congrès.
Auparavant, elle avait déjeuné avec ses invités (les président de gauche du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, de Colombie, Gustavo Petro, du Chili, Gabriel Boric).
Au Mexique, 23 des 129 millions d'habitants se déclarent membre d'une communauté indigène (otomi, purepecha, nahualt, peuples mayas....).
Le président sortant Andres Manuel Lopez Obrador a promulgué une réforme qui reconnaît les peuples indigènes lundi lors de la dernière journée de son mandat de six ans.
Des milliers de partisants de la "4T" (la Quatrième transformation) ont convergé toute la journée vers le Zocalo, l'immense place, sous les fenêtres du palais national.
"C'est historique", s'est émue María Díaz López, 77 ans, qui se souvient de la répression du mouvement étudiant le 2 octobre 1968 à Mexico, qui a fait des centaines de morts.
"Aujourd'hui c'est la consécration du mouvement de gauche qui est né avec ce massacre", a-t-elle ajouté, assurant avoir participé aux manifestations du 2 octobre 1968, dont le souvenir sera commémoré mercredi.
De nombreux Mexicains du sud du pays étaient présents à Mexico pour la cérémonie d'investiture.
Le président sortant Lopez Obrador a lancé des grands travaux (train touristique Maya, couloir interocéanique...) dans des régions moins développées que le nord industriel.