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A Mazan, des roses et beaucoup d'émotion en soutien à Gisèle Pelicot

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CLEMENT MAHOUDEAU

Roses blanches à la main, entourées de chevaux, des centaines de personnes dont de nombreuses femmes victimes de violences ont marché "à visage découvert", dans le silence, samedi après-midi, à Mazan, en soutien à Gisèle Pelicot.

Mazan, cette même commune du Vaucluse où, pendant des années, cette désormais septuagénaire avait été droguée aux anxiolytiques et violée par son mari et des dizaines d'inconnus qu'il recrutait sur internet, des faits jugés devant la cour criminelle à Avignon depuis le 2 septembre.

"On enlève les lunettes les filles, on n'est pas là pour se cacher", lance une manifestante en tête de cortège.

Ces femmes qui ouvrent la marche dans la campagne vauclusienne, dans une belle lumière d'automne, ont toutes été victimes de violences et apprennent à se reconstruire via l'équithérapie, au sein de l'association Isofactulté, à l'initiative de cet événement.

"C'est la première fois que je manifeste, je trouve que c'est normal de le faire pour une femme et pour mon vécu", témoigne Catherine Borel, 69 ans.

"Ce procès est terrible, dur, mais cette femme a un courage formidable d'avoir réussi à se reconstruire. Il permettra une avancée. Moi j'ai été victime de choses il y a trente ans en arrière et on n'y pouvait rien: on ne m a pas cru sur des violences, et je me suis retrouvée avec mes deux gamines à partir par la fenêtre ", ose-t elle raconter aujourd'hui.

Avec elle, Josiane Dolce, petite dame élégante de 73 ans, cheveux roux comme Gisèle Pelicot, confie avoir toujours "là dans (s)a tête" les traces des violences psychologiques dont elle a été victime.

Toutes les deux sont venues de Carpentras, petite ville voisine.

"S'il y a des femmes qui sont dans le même cas, osez le dire, qu'on vous soutienne", ajoutent-elles.

Sur ce procès hors norme dit "des viols de Mazan" et ses 51 accusés, chacune a son avis, son ressenti.

"Ce n'est pas le procès de tous les hommes mais de certains hommes", glisse Josiane, qui n'est pas allée au tribunal, par peur de sa réaction face aux vidéos désormais diffusées publiquement à l'audience. Elle redoute aussi une forme de "voyeurisme".

Quelques rangs derrière, une jeune femme, le visage grave, tient une pancarte: "Les victimes sont broyées par la justice". Elle-même dit s'être retrouvée sur le banc des parties civiles à la cour d'assises, comme victime de viol et tentative de meurtre. Et ce fut un "combat permanent".

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