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Les hôpitaux publics appellent à "prioriser" la Santé et attendent un ministre

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Ludovic MARIN

L'instabilité politique est "dommageable" aux hôpitaux, dans une période où l'exécutif travaille normalement sur le futur budget de la Sécu, et la Santé doit être une "priorité" de la rentrée, a déclaré mercredi le président de la Fédération hospitalière de France, appelant à nommer un ministre "rapidement".

En période estivale, où les hôpitaux sont "particulièrement mobilisés" pour permettre la continuité des soins, malgré des tensions sur les ressources humaines, ils ont cette année redoublé d'efforts pour renforcer leurs capacités pendant les Jeux Olympiques, a rappelé, lors d'un entretien avec l'AFP, le président de la FHF Arnaud Robinet.

Aux urgences la situation "est similaire" aux étés précédents avec un accueil "globalement maintenu", même s'il est par endroits conditionné à un appel préalable au Samu. Pour les Jeux olympiques, les établissements "sont en ordre de marche" et les services "resteront accessibles", a-t-il assuré.

Interrogé sur la situation politique, il a rappelé que l'été, habituellement, "nous commençons à travailler avec les cabinets ministériels concernés sur l'élaboration du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS)" pour l'année suivante, normalement présenté en septembre. "Ce n'est pas le cas aujourd'hui", a-t-il regretté.

"Cela nous inquiète, au vu de la situation très dégradée de l'hôpital public", a-t-il dit.

"Si nous n'avons pas de gouvernement, pas d'interlocuteur, une Assemblée morcelée en trois blocs, on risque d'avoir à reconduire le PLFSS de 2024, ce qui serait très dommageable pour l'ensemble du système de santé", a-t-il averti.

"Il faut que le président de la République, au-delà des contingences politiques", nomme "un gouvernement capable de travailler le plus rapidement possible", a-t-il plaidé.

Il a appelé à nommer un ministre de la Santé "de plein exercice", et non un ministre délégué, car la Santé "doit être une priorité de l’État".

"L'hôpital public va aborder la rentrée dans une situation très dégradée, avec un déficit de 1,7 milliard d'euros en 2023", et "les Ehpad sont dans la même situation: 80% d'entre eux sont déficitaires", a rappelé M. Robinet.

La FHF appelle donc le futur gouvernement à "garantir la pérennité de l'hôpital public" dans ses arbitrages et à prendre en compte l'inflation, alors qu'il "manquait" selon elle 1,3 milliard d'euros dans le budget pour 2024 pour compenser la hausse des prix.

Parmi les "priorités de la rentrée politique", l'exécutif devra soutenir certaines disciplines, "majoritairement assurées par l'hôpital public", qui souffrent d'un "sous-recours aux soins" et donc d'un "sous-financement", a-t-il plaidé.

L'activité hospitalière, très ralentie depuis la pandémie de Covid-19, a redémarré en 2023 mais insuffisamment pour les soins les plus lourds, notamment les "prises en charge digestives, la cardiologie, le système nerveux et la rhumatologie", a-t-il précisé.

Dans un communiqué, la FHF rappelle aussi l'engagement du précédent gouvernement à créer 50.000 postes d'ici 2030 dans les Ehpad, et demande à ce que "cet objectif soit tenu".

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