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"Nos services de renseignement et nos forces de l'ordre sont mobilisés pour retrouver et punir les auteurs de ces actes criminels", a affirmé vendredi Gabriel Attal après l'attaque qui a visé le réseau de la SNCF à quelques heures de la cérémonie d'ouverture des JO.
La SNCF a subi dans la nuit de jeudi à vendredi une "attaque massive d'ampleur pour paralyser" son réseau de TGV, a indiqué le groupe, et la circulation des TGV sur les axes Atlantique, Nord et Est sera "très perturbée", à quelques heures de la cérémonie d'ouverture des JO. 800.000 voyageurs sont concernés selon la SNCF.
Du "sabotage" à quelques heures de la cérémonie d'ouverture des JO: la SNCF a subi dans la nuit de jeudi à vendredi une "attaque massive d'ampleur pour paralyser" son réseau de TGV, perturbant fortement et pour "tout le week-end" la circulation des trains sur les axes Atlantique, Nord et Est.
La SNCF a "été victime cette nuit de plusieurs actes de malveillance concomitants touchant les LGV Atlantique, Nord et Est", a indiqué le groupe ferroviaire dans un communiqué, "des incendies volontaires" ont notamment été déclenchés pour endommager (ses) installations".
En conséquence, la circulation des TGV sur ces trois axes est "très perturbée". "Nous détournons certains trains sur ligne classique mais nous allons devoir en supprimer un grand nombre", a affirmé la SNCF. La ligne de TGV Sud-Est n'est elle en revanche "pas touchée", a précisé le groupe.
Des équipes de SNCF Réseau "sont déjà sur place pour procéder au diagnostic et débuter les réparations", mais cette "situation devrait durer au moins tout le week-end le temps d'effectuer les réparations", a indiqué l'opérateur.
Cette attaque survient à quelques heures seulement de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques 2024 à Paris, alors que de nombreux voyageurs ont prévu de converger vers la capitale. Un grand nombre de vacanciers est aussi en transit.
"C'est une attaque massive d'ampleur pour paralyser le réseau LGV", a précisé le groupe à l'AFP. Une source proche de l'enquête évoque du "sabotage".
"Exode" vers les gares routières
A la gare Montparnasse, les voyageurs scrutent dans le calme les écrans, leurs valises à la main. "J'espère que je vais pouvoir partir. Ça part au compte-gouttes, le train de 06H39 pour Hendaye vient de partir", a déclaré Arnaud, voyageur de 33 ans. "Moi j'espère surtout que je vais pouvoir rentrer dimanche", complète Victor, qui se rend à un événement familial dans les Landes.
Certains s'inquiètent pour le cérémonie d'ouverture des JO vendredi soir. Deux touristes japonaises, une mère et sa fille ne parlant ni français ni anglais, semblent perdues avec leur billet pour Rennes, qu'un agent SNCF les invite à changer.
A Bordeaux, Baptiste Leduc, journaliste sportif de 26 ans, voit sa journée de travail "tomber à l'eau" et a dû "prévenir (sa) hiérarchie (qu'il) les laissait tomber un jour de cérémonie d'ouverture des JO", raconte-t-il, la mort dans l'âme. Son train, annoncé avec 3H20 de retard, "a toutes les chances" de ne pas circuler aujourd'hui.
Le jeune homme a cependant vite réagi en "cherchant une alternative" avec un bus. "Un exode vers la gare routière s'est mis en place, beaucoup de gens ont dû avoir la même idée", a-t-il indiqué, "C'était un peu chaotique, mais au final ceux qui le pouvaient se sont adaptés".
"Agissements criminels"
Sur le réseau social X, le ministre délégué aux Transports Patrice Vergriete a "condamné fermement ces agissements criminels qui vont compromettre les départs en vacances de nombreux Français".
Le ministre devait s'exprimer sur la situation vers 09H00 Gare du Nord. Le patron de SNCF Voyageurs Christophe Fanichet, s'exprimera lui à Montparnasse vers 10H30.
A ce stade, vers l'ouest et sud-ouest de la France, le trafic est "interrompu sur la ligne grande vitesse entre Paris et Tours et Paris et Le Mans", en raison d'un "acte de malveillance à hauteur de Courtalain" (Eure-et-Loir), selon les informations de trafic disponibles sur le site de la SNCF. En gare de Paris-Montparnasse, les trains au départ affichent jusqu'à 2 heures de retard, voire davantage dans le sens des arrivées.
Sur l'axe Est, la circulation est interrompue depuis 05H15 sur la ligne à grande vitesse, également en raison d'un "acte de malveillance" à proximité de Pagny-sur-Moselle (Moselle). "Une reprise normale de la circulation est prévue le 27 juillet", selon les chemins de fer.
Sur l'axe Nord, "l'acte de malveillance" a été constaté à la même heure "dans le secteur d'Arras" avec les mêmes conséquences, relève la SNCF. La reprise y est prévue le 29 juillet.
Les trains Eurostar depuis Londres et Bruxelles sont également affectés, selon le tableau de bord en ligne de la société.
"Tous les clients vont être informés par SMS de la circulation de leurs trains", a précisé le groupe. L'opérateur conseille à "tous les voyageurs de reporter leur voyage et de ne pas se rendre en gare".
Côté aérien, aucune perturbation n'était à prévoir, a indiqué la Direction générale de l'aviation civile (DGAC).
Reprise de la circulation
Le trafic des TGV commençait à reprendre en France, vendredi vers 14h00, après des actes de sabotage commis dans la nuit sur l'infrastructure ferroviaire. Quelques trains se sont ainsi ébranlés sur la ligne à grande vitesse Atlantique, où plus aucun train ne circulait depuis l'aube, a annoncé la SNCF.
Seul un tiers des trains est maintenu sur l'axe atlantique. Au total, une cinquantaine de trains ont été supprimés jusqu'à présent. "On est en train de reprendre avec la circulation sur la ligne à grande vitesse et aussi via des détournements par la ligne classique", selon le directeur de l'axe TGV Atlantique Franck Dubourdieu.
À la gare de Montparnasse et à la gare de Bordeaux, qui étaient les plus touchées, "on devrait retrouver un train sur trois cet après-midi. La situation s'améliore", a indiqué le ministre délégué aux Transports, Patrice Vergriete, au journal télévisé de 13h00 de TF1.
"La reprise, notamment à l'est et au nord, est à peu près normale mais (il faut compter) des retards de 1h30 à 2h00", a complété M. Vergriete. La situation "s'arrangeait vite" sur l'axe Metz-Nancy, d'après les dires du PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, sur France Inter.
Un nouveau plan de circulation doit être annoncé en début d'après-midi. Toutefois, de manière générale, un retour complet à la normale n'est pas attendu avant deux jours, a rappelé Jean-Pierre Farandou.
Les usagers et voyageuses sont donc toujours invités à ne pas se rendre en gare sans confirmation préalable de leur train. Au sujet de l'enquête, le ministre des Transports n'a avancé aucune piste concernant les auteurs, mais a confirmé qu'il s'agissait bien d'un acte criminel coordonné. "Les gens qui sont les plus touchés aujourd'hui, ce sont (ceux) qui doivent rejoindre leurs lieux de vacances. C'est plutôt le grand chassé-croisé des vacances qui est visé plus que les JO spécifiquement", a supputé Patrice Vergriete.