Partager:
La police a tiré jeudi du gaz lacrymogène après des tensions devant la préfecture des Hauts-de-Seine à Nanterre, à l'arrivée de la marche en hommage à Nahel, 17 ans, tué par un policier lors d'un contrôle routier, a constaté un journaliste de l'AFP. Plus de 6.000 personnes y sont présentes.
Des bâtiments et du mobilier urbain ont été endommagés par des émeutiers. Des affrontements ont eu lieu entre policiers et manifestants.
Le cortège s'est élancé en début d'après-midi de la cité Pablo Picasso, aux cris notamment de "plus jamais ça". La mère de la victime, juchée sur une camionnette et portant un tee-shirt "Justice pour Nahel", a ouvert la manifestation, suivie de plusieurs milliers de participants regroupés derrière une banderole portant le même slogan.
"Pas de justice, pas de paix !", "et tout le monde déteste la police !", scandent-ils aussi. Certains portent des pancartes "la police tue", "combien de Nahel n'ont pas été filmés ?" ou encore "nos vies sont en danger".
Assa Traoré, figure de la lutte contre les violences policières, est présente aux côtés de la mère de Nahel: "Il faut que le monde entier voie (...). Quand on marche pour Nahel, on marche pour tous ceux qui n'ont pas eu de caméra", a-t-elle déclaré au début de la marche.
Des élus et responsables politiques sont également présents, dont Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, et Marine Tondelier, cheffe d'Europe Ecologie Les Verts.
"Cette marche est un moment de recueillement et de deuil pour la famille, c'est important de le respecter", a indiqué de son côté la députée de Nanterre Sabrina Sebaihi (EELV).
Dans la matinée, le parquet de Nanterre a annoncé l'ouverture d'une information judiciaire pour homicide volontaire visant le policier auteur du coup de feu et requis son placement en détention provisoire.
"Le parquet considère que les conditions légales d'usage de l'arme (par le policier) ne sont pas réunies", a estimé devant la presse le procureur de la République, Pascal Prache, ajoutant que le policier était présenté devant deux juges d'instruction aux fins de mise en examen.
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a demandé la suspension administrative du policier.