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Historique, et prometteur: jamais la France n'avait fait aussi bien aux JO, avec 16 titres et 64 médailles, mieux qu'à Atlanta il y a 28 ans, un résultat qui pourrait servir de tremplin pour le futur.
Ce fut juste! Mais la France l'a fait, arrachant sa +perf+ dans les tous derniers jours.
L'effet JO attendu à domicile a finalement joué pour les Bleus, qui, malgré les doutes nés d'une deuxième semaine comme prévu moins prolifique, réalisent à domicile les meilleurs Jeux de leur histoire.
La France a également accroché le top 5, derrière la Chine et les États-Unis, l'Australie et le Japon, un classement établi au nombre de médailles d'or.
Emmanuel Macron avait fixé cet objectif que certains pensaient trop haut. L'absence de la Russie a incontestablement aidé.
- Le top 5 "a donné un horizon"-
"Le top 5 c'était bien de le fixer, ça a donné un horizon. Ça a clairement amené chacun à se questionner sur la façon y arriver", estime le président de l'association des directeurs techniques (ASDTN), Ludovic Royé.
Cette récolte inédite efface la désillusion de Tokyo il y a trois où la France avait terminé 8e avec 10 titres et 33 médailles.
"Le bilan est très très bon, c'est clair. D'autant plus qu'on a raté pas mal de cartouches. Et malgré cela on réalise les meilleurs JO de notre histoire, ça montre la portée de ce qu'on a réalisé", résume pour l'AFP un cadre du mouvement olympique français.
"C'est bien (...) très bien, voire exceptionnel", a estimé dimanche le patron du haut niveau Claude Onesta, assurant que si la France était passée à côté de plusieurs médailles d'or "(ses) concurrents, eux aussi en ont laissé échapper".
La première semaine fut euphorique avec le quadruplé en or en natation de Léon Marchand, les deux titres de Teddy Riner en judo, individuel et en équipes, le triplé français en BMX, l'or au sabre féminin...
Ces exploits avaient fait naître un espoir d'une France capable de réaliser un exploit proche de ce qu'avaient fait les Anglais chez eux à Londres en 2012, troisième nation au tableau final chez eux.
La deuxième semaine a exposé certaines faiblesses du sport français notamment en athlétisme, la discipline reine des JO, là où le bât blesse le plus pour les Bleus, sauvés in extremis d'un zéro pointé par l'argent décroché par Cyréna Samba-Mayela (argent en 100 m haies).
Le coup de frein était attendu puisqu'en première semaine sont disputées des disciplines traditionnellement (escrime, judo) ou conjoncturellement (natation) grosses pourvoyeuses de médailles.
Il a bien eu lieu en deuxième semaine, mais le titre de Benjamin Thomas jeudi en cyclisme sur piste, la deuxième médaille d'or d'affilée en volley-ball hommes et le titre d'Althéa Laurin en taekwondo samedi ont parachevé le chef d'oeuvre du sport français.
En moyenne les pays-hôtes des JO multiplient entre "1,5 et 2,3" les titres de leurs précédents Jeux. Comparé aux 10 titres à Tokyo il y a trois ans, les Bleus n'ont pas démenti ces statistiques.
"On aurait pu faire mieux, parce que dans certains sports, on a des titres qui nous ont échappé d'un rien", rappelle un cadre du mouvement sportif. "Ça nous fixe notre prochaine feuille de routes pour Los Angeles dans quatre ans", estime-t-il.
- "On a encore de la marge" -
Si des disciplines ont déçu en plus de l'athlétisme, comme l'aviron, la gymnastique, le tir ou encore le tennis, d'autres ont répondu présent.
Le cyclisme et le judo, avec neuf et dix podiums, ont fourni près de 30% des médailles, les sports collectifs, agrémenté de l'or du volley-ball hommes, ont une nouvelle fois monopolisé les finales.
"Oui on a encore clairement de la marge, mais c'est au final encourageant", estime ce cadre du sport français.
Certains espèrent que ces JO ne seront pas qu'une parenthèse dorée et qu'ils vont marquer un point d'inflexion du sport français.
"En très peu de temps, on est passé d'une culture de moyens à une culture de résultats. Si on doit avoir un vrai héritage pour ces JO, c'est de continuer cette culture du résultat et qu'elle devienne pérenne", ajoute ce cadre.
Un changement de culture impulsé par la stratégie de l'Agence nationale du sport, le satellite du ministère, avec Claude Onesta, l'ex-sélectionneur à succès aux manettes.