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"Il était conscient d'être sur une fin de carrière": le réalisateur d'Astérix aux Jeux olympiques raconte Alain Delon sur le tournage du film

Parmi tous les rôles joués par Alain Delon, son interprétation de Jules César dans Astérix aux Jeux olympiques est restée dans la mémoire du public. L'un des réalisateurs du film, Frédéric Forestier, était à notre micro pour raconter l'acteur sur le tournage de cette comédie. 

"César ne vieillit pas, il mûrit. Ses cheveux ne blanchissent pas, ils s'illuminent. César est immortel, pour longtemps. César a tout réussi, tout conquis, c'est un guépard, un samouraï, il ne doit rien à personne. Ni à Rocco, ni à ses frères, ni au clan des Siciliens. César est de la race des seigneurs, d'ailleurs le César du meilleur empereur a été décerné à César... Ave moi", ce monologue d'Alain Delon, rempli de référence à sa grande carrière, dans le rôle de César, est devenu culte. 

L'un des réalisateurs d'Astérix aux Jeux olympiques, Frédéric Forestier, se souvient d'ailleurs de ses premières rencontres avec l'acteur. "Il est intimidant parce qu'il arrive avec tout son bagage et sa carrière, mais il a tout fait pour me mettre à l'aise, pour qu'il y ait une proximité, que le dialogue soit ouvert. C'est quelqu'un avec qui c'est très facile de travailler. En tant que comédien, c'est une Rolls. Il est très à l'écoute de ce dont le film a besoin, mais il propose aussi beaucoup de choses. C'est lui qui a fait tomber les barrières. Je l'appelais monsieur Delon, et c'est lui qui m'a dit 'Alain  suffira'", explique-t-il. 

Ce film est l'un des derniers dans lequel Alain Delon a tourné. "C'est quelqu'un qui était conscient d'être sur une fin de carrière et qui était vraiment venu pour s'amuser. Il était globalement très détendu, très à l'aise avec ce personnage", décrit Frédéric Forestier avant de poursuivre. "C'est quelqu'un qui passait beaucoup de temps seul, qui vivait seul, il avait un rapport compliqué avec les personnes qu'il aime. Mais en même temps, j'ai senti une grande nostalgie chez lui. Dans sa loge, il avait mis quelques photos, Marlon Brando en César, Romy Schneider. Il ne passait pas une journée sans qu'il ne parle de Romy Schneider. Il y a des choses du passé dans lesquelles il est resté ancré. C'étaient à la fois ses repères, mais aussi ses sources de tristesse", déclare le réalisateur. 

"Il vivait un peu dans une autre époque, une époque qu'il a vécue, qui a fait ses grandes années de cinéma. Forcément, quand on a vécu ce qu'il a vécu, avec les réalisateurs avec lesquels il a travaillé, il y a eu des années exceptionnelles et les autres qui arrivent derrière font pâle figure", conclut Frédéric Forestier. 

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