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La deuxième journée de mobilisation contre les bassines s'est tendue samedi à La Rochelle, plusieurs milliers de personnes se dirigeant vers le port de commerce, dont "plusieurs centaines d'individus radicaux" selon les autorités qui craignent des affrontements.
Peu avant 13H30, les très nombreux gendarmes mobilisés ont brièvement chargé à l'arrière d'un des deux cortèges, avec tirs de grenades lacrymogènes et coups de matraque, après que des dégradations eurent été commises contre des abribus, une agence d'assurance et un supermarché notamment.
"On était dans la manif', ils ont commencé à bloquer l'avant et l'arrière. Ils nous ont isolés sur le côté pour charger sur le reste", a témoigné Lilia, 25 ans, dans le cortège. Des journalistes de l'AFP ont vu un manifestant touché à la tête.
Cinq interpellations ont eu lieu selon le ministre de l'Intérieur, quatre personnes étant en garde à vue selon le parquet de La Rochelle - une pour rébellion et outrage, deux pour tentative d'intrusion dans le port et une pour rassemblement illicite.
Selon les organisateurs, dont le mouvement écologiste Les Soulèvements de la Terre, plus de 6.000 personnes sont présentes au total dans les cortèges partis d'un parc proche du Vieux-Port pour rejoindre le port de commerce, qu'environ 200 manifestants avaient brièvement occupé samedi matin avant d'en être évacués dans le calme.
Selon une source policière, un premier cortège, familial, est composé de 3.200 personnes, dont certaines encagoulées, le second, d'au moins 2.000 personnes, parmi lesquelles figurent 400 "black blocs".
Le premier cortège a longé la côte et peu avant 14H00, des manifestants ont pris la mer sur des canots gonflables. L'autre était à l'arrêt sur un axe de la ville dans une situation confuse, le cortège faisant demi-tour et une partie des manifestants quittant les lieux, alors que les gendarmes poursuivaient leurs actions de dissuasion en lançant des grenades assourdissantes.
Aux alenours de 17h, la manifestation était terminée.
Occupation
Après une première manifestation avortée vendredi dans un champ en feu près de Poitiers dans la Vienne, cette deuxième journée de mobilisation des opposants aux "bassines" se mobilisent à La Rochelle pour dénoncer les pratiques de l'agro-industrie qu'ils associent à la construction de ces réserves d'irrigation.
Les organisateurs, dont le collectif Bassines Non Merci (BNM), avaient annoncé un rassemblement dans une ambiance "de fête et de carnaval" mais la préfecture de Charente-Maritime, craignant des violences, avait interdit tout rassemblement dans la ville, très fréquentée par les touristes en cette période estivale.
Environ 200 premiers manifestants, dont des agriculteurs avec quelques vieux tracteurs, ont d'abord été évacués sans heurts, samedi matin, du terminal agro-industriel du port de La Pallice après une occupation symbolique.
Ils avaient réussi à y entrer à l'aube en arrivant "par surprise" de l'Île-de-Ré et ont occupé une rue dans le calme, avec musique et buvette, devant les bâtiments d'un important négociant en céréales, un site "sensible" selon la préfecture de Charente-Maritime.
"On n'avait pas pour objectif d'aller au contact des forces de l'ordre, c'est souvent les forces de l'ordre qui ont pour objectif d'aller au contact avec nous", a déclaré à l'AFP Juliette, membre du mouvement écologiste Les Soulèvements de la Terre. "Ce qu'on voulait, c'était montrer à quel point il y a des intérêts au port à construire des méga-bassines dans l'arrière-pays", a-t-elle ajouté.