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En pleine tempête sanitaire, en mars 2020, un nom s'impose dans le paysage médiatique: Didier Raoult. Ce microbiologiste marseillais affirme avoir trouvé un traitement contre le Covid-19. Cinq ans plus tard, que reste-t-il de cette figure controversée?
Alors que le monde découvre les premières vagues de contamination et les spécialistes eux-mêmes tatonnent. On ignore encore tout du virus, son mode de transmission, ses effets à long terme. La France est confinée, et les inquiétudes sont grandes.
C'est dans ce climat que surgit Didier Raoult, professeur reconnu, directeur de l'IHU Méditerranée Infection, et ardent défenseur d'un traitement à base d'hydroxychloroquine. Pour lui, une chose est claire: il peut guérir les malades.
Dans son institut situé à Marseille, le professeur Raoult soignait des milliers de patients avec ce médicament déjà connu, mais jamais utilisé contre ce type de virus. Son discours tranche avec la prudence des autorités sanitaires, mais l'opinion publique s'emballe.
Des Français de tout le pays affluent à Marseille pour espérer bénéficier du traitement miracle. Emmanuel Macron lui-même fait le déplacement.
Entre admiration et polémique
Rapidement, le professeur divise. Visionnaire pour ses partisans, il devient une figure dérangeante pour une partie du monde scientifique. L'Organisation mondiale de la santé et plusieurs agences sanitaires désavouent l'hydroxychloroquine, faute de preuves formelles. Pourtant, Raoult persiste, publie des études contestées et s’attaque aux "biens-pensants" de la médecine.
Après la panique, vient l'heure des comptes. Mis à la retraite en 2022, il est sanctionné en 2023 par l'Ordre des médecins, qui lui interdit d'exercer pendant deux ans. Son combat médical tourne court, mais l'homme rebondit : il se lance dans la cosmétique en s'associant à une start-up de crèmes antirides. De la lutte contre le virus à la recherche de l'élixir de jouvence, le parcours de Didier Raoult n'aura jamais été linéaire.